Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du lundi 17 juillet
Le pont de Crimée a été la cible d'une deuxième attaque dans la nuit de dimanche à lundi. La Russie a annoncé mettre fin à l'accord sur les céréales ukrainiennes.
L'alimentation mondiale va-t-elle être inévitablement frappée par une crise ? L'accord sur l'exportation des céréales ukrainienne a expiré dans la soirée du lundi 17 juillet. Moscou avait fait savoir, dans la matinée, qu'elle refusait de le reconduire en l'état. Cette annonce est survenue quelques heures après une attaque qui a partiellement détruit, pour la deuxième fois, le pont stratégique reliant la Russie à la péninsule de Crimée qu'elle a annexée en 2014. Franceinfo revient sur les faits marquants de la journée.
Nouvelle attaque visant le pont de Crimée
Après avoir été ciblé une première fois en octobre 2022, le pont, qui relie la Russie à la péninsule ukrainienne annexée en 2014, a été partiellement détruit. L'attaque a causé d'importants dégâts sur la section routière de l'ouvrage, qui sert également à acheminer du matériel militaire à l'armée russe combattant en Ukraine. Le pont en béton, long de 18 km consiste en deux ouvrages parallèles, l'un réservé à la circulation routière et l'autre au trafic ferroviaire.
Cette attaque a été menée par les services spéciaux et les forces navales ukrainiens à l'aide de "drones navals", a affirmé à l'AFP une source au sein des services ukrainiens de sécurité (SBU). Le Comité antiterroriste russe (NAK) a précisé dans un communiqué qu'elle avait eu lieu à 03H05 (02h05, heure de Paris) et confirmé qu'elle avait été menée par des "drones navals de surface". Deux civils, un homme et une femme qui circulaient en voiture, y ont été tués, et leur fille blessée, a affirmé lundi le Comité d'enquête russe.
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Dénonçant un "acte terroriste du régime de Kiev", Vladimir Poutine a demandé de renforcer les mesures de sécurité sur le pont de Crimée. "J'attends des propositions concrètes pour améliorer la sécurité de cette infrastructure de transport importante et stratégique", a déclaré le président russe lors d'une réunion gouvernementale retransmise à la télévision. "Il y aura bien sûr une réponse de la Russie. Le ministère de la Défense prépare des propositions appropriées", a-t-il prévenu.
Les structures de support du pont de Crimée n'ont pas été endommagées par l'explosion, selon le vice-Premier ministre russe Marat Khousnoulline. Vladimir Poutine a estimé qu'il s'agissait d'une "bonne nouvelle". L'exécutif russe prévoir de rouvrir complètement la circulation routière sur le pont d'ici le 1er novembre.
La Russie a mis fin à l'accord sur les céréales ukrainiennes
Quelques heures après cette deuxième attaque visant le pont de Crimée, la Russie a annoncé la fin "de facto" de l'accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes, jugé crucial pour l'alimentation mondiale.
Le Kremlin a assuré que la Russie allait "revenir immédiatement à la mise en œuvre de cet accord" quand la partie concernant la Russie sera remplie, explique Dimitri Peskov, porte-parole du Kremlin. Vladimir Poutine a dénoncé à plusieurs reprises les obstacles à l'exportation des produits alimentaires et engrais russes, qui devait accompagner celle des produits ukrainiens.
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Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a assuré que son pays était prêt à maintenir ses exportations céréalières. "Même sans la Russie, tout doit être fait pour que nous puissions utiliser ce couloir (pour les exportations) en mer Noire", a-t-il déclaré, selon son porte-parole.
Condamnations de la communauté internationale
"Des centaines de millions de personnes font face à la faim et les consommateurs sont confrontés à une crise mondiale du coût de la vie. Ils vont payer le prix", a déclaré Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU, après l'annonce du retrait de la Russie de l'accord céréalier. La participation à cet accord "est un choix. Mais les gens en difficulté partout et les pays en développement n'ont pas de choix", a-t-il noté.
Le chef de la diplomatie américaine a qualifié la décision russe d'"inadmissible". Le choix de Moscou de se service "de la nourriture comme d'une arme (...) va compliquer l'acheminement d'aliments dans les endroits qui en ont désespérément besoin et entraîner une hausse des prix", a déclaré le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken. L'ambassadrice américaine à l'ONU Linda Thomas-Greenfield a de son côté dénoncé un "nouvel acte de cruauté" de Moscou. Paris a estimé que Moscou devait "cesser son chantage sur la sécurité alimentaire mondiale", l'exhortant la Russie à "revenir sur sa décision".
La fin de cet accord "engendre une phase d'incertitude" susceptible d'entraîner "une hausse des cours", a estimé sur franceinfo Arthur Portier, consultant chez Agritel, cabinet de conseil spécialisé dans les marchés agricoles et agro-industriels.
Source: franceinfo