La nouvelle tendance TikTok qui rend fou (et rapporte pas mal d'argent)
Si vous n'avez pas encore installé TikTok, vous avez de la chance. Ne le faites surtout pas. Pour nous, c'est trop tard, on est tombés dedans, et on peut donc vous rapporter une des dernières modes du moment: les lives PNJ.
Ces streameuses d'un nouveau genre ont trouvé un bien étrange moyen de créer du contenu tout en gagnant pas mal d'argent. Concrètement, elles se filment en train de répéter à l'infini certaines phrases courtes, accompagnées de gestes répétitifs, avec comme objectif de ressembler le plus possible à un personnage non-joueur de jeu vidéo (PNJ).
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Un PNJ est un personnage de jeu vidéo préprogrammé, non contrôlé par le joueur, et dont les phrases et les actions sont souvent convenues et répétitives. C'est exactement ce côté itératif et hypnotisant que cherchent à reproduire ces streameuses, quitte à réaliser le contenu le plus flippant de ces dernières années –ce qui n'est pas peu dire.
Feeling my brain reconfigure after I watch this for the 30th time pic.twitter.com/5vxOy2MRa5 — @goth (@goth600) July 13, 2023
Pendant un live, chaque spectateur peut envoyer à la streameuse des «cadeaux» sous la forme de petits émojis comme des roses, des dinosaures ou des cornets de glace, chacun correspondant à une somme versée directement sur le compte de la créatrice. Chaque item correspond à une phrase ou une réaction bien précise qu'elle exécute sur le champ, à la manière d'un personnage de dessin animé.
Une des plus connues sur le réseau est sûrement PinkyDoll, 19 ans, dont la phrase fétiche «Ice cream so good» est devenue un mème, et qui attire à chaque live plusieurs dizaines de milliers de spectateurs. Ses mimiques robotiques et ses imitations de ballons de baudruche qui explosent lui ont permis de réunir près de 460.000 fans sur TikTok.
Des spectateurs très généreux
Dans un récent portrait dressé par le New York Times, on apprend que la jeune Montréalaise, de son vrai nom Fedha Sinon, peut toucher entre 2.000 et 3.000 dollars (1.780 et 2.670 euros) par session, sans compter ses autres sources de revenus comme ses comptes Instagram et Mym qui font monter le chiffre à 7.000 dollars par jour (6.230 euros).
Le résultat est légèrement effrayant: les héroïnes de cette nouvelle tendance apparaissent comme des poupées totalement déshumanisées, et beaucoup considèrent que ces performances revêtent un aspect fétichiste et sexuel évident.
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CherryCrush, autre figure incontournable de ce genre de vidéos et qui s'est fait connaître en premier lieu pour son contenu pornographique et ses ASMR, réfute pourtant tout aspect fétichiste à ces lives: «Je ne fais pas du tout de contenu suggestif», affirme-t-elle. «J'ai toujours trouvé ça amusant et divertissant.»
Et quand on leur fait remarquer que leurs performances peuvent être détournées et sexualisées par certains, la réponse de PinkyDoll est claire: «Je ne fais pas attention à ce que les gens pensent de moi. S'ils veulent penser que je suis comme ci ou comme ça, ça me va. Au bout du compte, c'est moi qui gagne.»
Source: korii.