Christian Prudhomme sur Jonas Vingegaard et le dopage : "Les questions ne sont pas illégitimes" - Eurosport
"La performance de Vingegaard sur le chrono est irrationnelle"
le meilleur des gens normaux"... En créant des écarts monstres sur le contre-la-montre entre Passy et Combloux, Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) a donné des arguments à ceux qui doutent de son ascension et de son niveau, il faut bien le dire, Une performance qui a laissé tout le Tour de France ébahi, un Wout van Aert, troisième, se disant être ""... En créant des écarts monstres sur le contre-la-montre entre Passy et Combloux, Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) a donné des arguments à ceux qui doutent de son ascension et de son niveau, il faut bien le dire, stratosphérique et pour tout dire historique . Selon Christian Prudhomme sur France Info, se poser des questions autour du dopage après cette folle journée n'est pas dénué de sens.
Vingegaard vs Pogacar : comment le Danois a survolé ce duel
"C'est une victoire écrasante, qu'on n'attendait pas, a confié le patron du Tour. Jusqu'ici, il y avait pratiquement match nul avec quelques secondes d'écart. J'ai filé la métaphore du combat de boxe avec chaque coureur se rendant coup pour coup. Ça a été une surprise par l'ampleur de la victoire." Depuis le départ de Bilbao, le duel entre Vingegaard et Pogacar n'avait pas donné un écho public aux questions sur le dopage, même si leurs performances étaient comparées à celles de coureurs pris par la patrouille dans un passé plus ou moins récent.
Le poison du doute
Mais précisément puisqu'ils étaient deux, on doutait moins. Peut-être était-ce une erreur, peut-être l'enthousiasme d'un Tour emballant nous faisait perdre de vue cette question, malheureusement toujours centrale et pour laquelle nous n'avons pas de réponse satisfaisante à donner.
Évidemment, les questions ne sont pas illégitimes sur les différents soupçons, reconnaît Christian Prudhomme. C'est ce qu'ont pu dire aussi les deux champions lors de la journée de repos. On vit avec ça depuis longtemps." Ce duel, Jonas Vingegaard, historiquement fort sur le chrono de mercredi , l'a fait voler en éclats. Deuxième, Tadej Pogacar a concédé 1'38'', troisième Wout van Aert a été repoussé à 2'51'' et David Gaudu (10e) a lui concédé 3'31''. ", reconnaît Christian Prudhomme.
Van Aert : "Je suis le meilleur des gens normaux"
Chaque année, le bonheur d'être maillot jaune s'accompagne invariablement du poison du doute. C'était vrai pour Jonas Vingegaard déjà en 2022 mais aussi pour Tadej Pogacar quand il avait écrasé l'édition 2021. Et pourtant, selon Prudhomme, les instances font ce qu'elles peuvent pour lutter contre le dopage et donc quelque part contre une forme de doute permanent auquel le cyclisme semble condamné.
Contrôles indépendants, matériel et nutrition
"Les contrôles sont faits par une agence indépendante, ce qui n'était peut-être pas le cas avant. L'ITA (International testing agency) teste non seulement dans le cyclisme mais aussi dans une cinquantaine de disciplines. C'est ce que nous souhaitions autrefois lorsqu'on était englué dans les affaires, avec une agence qui teste mais pas seulement une qui s'occupe uniquement du cyclisme. Le maillot jaune est testé tous les jours, comme les vélos sont contrôlés tous les jours."
Comment expliquer alors une telle différence jusqu'au chrono entre deux extraterrestres et les autres et mercredi entre un homme et le reste du monde ? A l'évidence, Jonas Vingegaard avait préparé son affaire avec la minutie que l'on connaît à l'équipe Jumbo-Visma. Et les Néerlandais possèdent le meilleur vélo du plateau tout en se gargarisant d'être à la pointe en termes de nutrition et d'entraînement. Des discours déjà entendus par le passé et dans la bouche de certains plus tard convaincus de dopage. Ceux-là même qui hier ont fait beaucoup de mal au cyclisme et qui continuent aujourd'hui.
"Je ne peux pas vous l’expliquer si ce n’est que ça date d’une vingtaine d’années et qu’il y a eu depuis de réels progrès, notamment sur le matériel qui est un vrai sujet, a estimé Prudhomme. Ils sont nés avec une diététique qui était à l’époque balbutiante, ce sont des moines soldats aujourd'hui. Ils se refusent le moindre écart aujourd'hui, même en décembre, ça explique en partie les performances."
Source: Eurosport FR
