En Ukraine, les églises étiquetées pro-Moscou font de la résistance: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
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REPORTAGE - Des religieux refusent de rejoindre l’Église nationale ukrainienne au nom de la tradition orthodoxe slave.
Envoyé spécial à Brovari, Ivankov et Kiev
Le père Eon est originaire de Lviv, la ville nationaliste de l’ouest de l’Ukraine. Son église de Brovari, à l’est de Kiev, a fait appel aux dons pour soutenir l’effort de guerre, et les fidèles prient quotidiennement pour les soldats déployés sur le front. Dimanche, après la messe, ceux-ci se retrouvent autour d’un thé et, avec leur prêtre, disponible et attentif, parlent, dépités, de l’Ukraine en guerre.
Pourtant, l’homme et sa basilique Saint-Jean-l’Apôtre sont jugés indésirables aux yeux des autorités ukrainiennes, pour le simple motif que cette dernière ne satisfait pas aux nouveaux canons politico-religieux du pays. Formellement et de jure, la paroisse reste liée au patriarcat de Moscou dont elle a reçu délégation après la chute de l’URSS et l’indépendance de l’Ukraine. Même si, de facto, elle a rompu avec ses parrains russes, cette affiliation originelle lui colle à la peau et elle se voit sommée de rejoindre le giron de la nouvelle Église nationale…
Source: Le Figaro
