Deux femmes placées en garde à vue après avoir injecté illégalement du botox à leurs clients dans le Nord
Mercredi 12 juillet, les gendarmes de la Section de recherches de Lille ont placé en garde à vue deux femmes, qui se seraient livrées à des injections illégales de botox et d'acide hyaluronique sur au moins 26 personnes. Les deux sœurs agissaient sous le pseudonyme de "Doctor Lougayne" depuis plusieurs mois.
Mercredi 12 juillet, deux femmes originaires du Nord ont été placées en garde à vue par les gendarmes de la Section de recherches (SR) de Lille, après avoir réalisé des injections illégales de botox et d'acide hyaluronique sur leurs clients, depuis plusieurs mois. Selon un communiqué du ministère de l'Intérieur : "L’une est désormais en détention provisoire et l’autre sous contrôle judiciaire". Au total, 26 victimes, dont certaines présentant des complications sévères, ont pour l'instant été recensées par les enquêteurs.
120 000 euros de bénéfices
Ces deux sœurs se seraient fait passer pour un certain "Doctor Lougayne", et agissaient sur des réseaux sociaux comme Snapchat et Instagram, pour entrer en contact avec leur clientèle. Les pseudo-docteures se rendaient dans toute la France - Lille, Paris ou encore Bordeaux – dans des appartements, à domicile ou des salons d’esthétiques loués pour l’occasion. Là-bas, l'une des deux sœurs enfilait une blouse blanche et facturait les séances entre 200 et 400 euros. Selon les enquêteurs, les bénéfices seraient estimés à plus de 120 000 euros.
Les mises en cause utilisaient des seringues et des fioles d'acide hyaluronique et de botox, principalement d'origine étrangère - venues de Corée du Sud ou de Russie - et pour la plupart périmées. La perquisition de leur domicile permet aussi "la saisie d’autres produits de comblement, de plus de 14 000 euros en liquide, de deux véhicules haut de gamme et de nombreux objets de luxe", comme indiqué dans le communiqué de la gendarmerie nationale.
26 plaintes recueillies
L'enquête commence en mars 2023, lorsque la SR de Lille réalise une veille numérique visant des activités illégales d'injection d'acide hyaluronique et de botox. Deux comptes Instagram et Snapchat sont détectés, permettant aux gendarmes de retrouver le nom de leurs propriétaires, dissimulées sous le fameux nom de "Doctor Lougayne".
Une enquête est alors ouverte sous la direction du parquet de Valenciennes. À l’occasion d'un déplacement des pseudo-docteures le dimanche 14 mai 2023 à Valenciennes, les deux mises en cause sont interpellées. Le lundi 15 mai, un appel à victimes est lancé dans la soirée afin de retrouver d'éventuelles victimes. Au total, 26 plaintes sont recueillies par les enquêteurs. Selon une information France Inter, "au moins 600 patientes ont été victimes de ces pratiques dans toute la France."
Un taux de bactéries cinquante fois supérieur aux seuils autorisés
Début juillet, un rapport d'analyse des produits perquisitionnés indique la présence de "toxine botulique", interdite à la vente libre et dont "l’injection ne peut être faite que par un médecin". Le taux de bactéries mesuré dans certains produits s’est révélé cinquante fois supérieur aux seuils maximums autorisés.
Les deux femmes - jusque-là laissées libres - sont finalement placées en garde à vue le 12 juillet, pour, entre autres, "escroquerie", "exercice illégal de la profession de médecin", "travail dissimulé" et "blanchiment".
Selon le communiqué de la gendarmerie nationale, les deux sœurs ont été présentées au tribunal judiciaire de Valenciennes le jeudi 13 juillet, "en vue d’être jugées en comparution immédiate." Les deux femmes demandent un report, prévu le 17 août 2023. La mise en cause principale est pour l'instant "placée en détention provisoire" et sa sœur, "sous contrôle judiciaire."
Source: France 3 Régions