Un tiers des Franciliens considérés très vulnérables à la canicule, selon une étude

July 19, 2023
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Des étudiants en art se protègent du soleil dans le jardin du Palais-Royal, à Paris, le 6 juillet 2015. JACQUES DEMARTHON / AFP

Près d’un tiers des Franciliens, soit 3,7 millions de personnes, sont considérés comme très vulnérables face aux fortes chaleurs en raison des zones urbaines où ils habitent d’autres paramètres sociaux (âge, revenus), selon une étude communiquée mercredi 19 juillet à l’Agence France-Presse (AFP).

Parmi ces personnes, qui représentent 31 % de la région la plus peuplée de France, l’Institut Paris région (IPR) en recense 845 000 « sensibles » en raison de leur âge (moins de 5 ans ou plus de 65 ans). Plus de six millions de Franciliens, soit la moitié de la région, « réside[nt] dans un pâté de maisons à effet d’îlot de chaleur urbain (ICU) potentiellement moyen à fort la nuit en période estivale », estime l’IPR qui a compilé des données de 2022, y ajoutant des éléments de pondération de la canicule de 2003.

Plus on va vers le centre de la métropole parisienne, plus cette proportion s’élève : de 21 % en grande couronne, à 63 % en petite couronne et jusqu’à… 99 % à Paris intra-muros. Mais « ce n’est pas 99 % de la population parisienne qui est vulnérable, il faut regarder les autres paramètres », explique à l’AFP Erwan Cordeau, spécialiste climat à l’IPR.

Pour définir les quartiers les plus exposés, l’auteur de l’étude a donc pris en compte trois critères de vulnérabilité : l’ICU, mais aussi « l’exposition et la sensibilité des biens et des personnes à la chaleur urbaine » (âge, pollution de l’air) et « la difficulté à faire face » (revenus, accès au système de santé et aux espaces verts).

Des communes de Seine-Saint-Denis plus exposées

Sur ce dernier critère, la capitale est quasi exempte de zones rouges, à l’inverse d’un vaste triangle au nord de Paris entre Aubervilliers, Saint-Denis et Le Bourget, partie de la Seine-Saint-Denis la plus exposée.

Si l’Ouest parisien, plus âgé, concentre plus d’îlots critiques que le nord-est de la capitale, plus populaire et plus jeune, l’étude ne prend pas en compte « quelle population, majoritairement à bas revenus, reste coincée l’été et ne part pas en vacances », souligne M. Cordeau.

« La ville n’a pas la même sociodémographie à ces périodes critiques extrêmes », selon M. Cordeau.

L’Ile-de-France est relativement épargnée par l’actuelle vague de chaleur qui sévit en Europe, où le réchauffement est, selon les experts, deux fois plus rapide que la moyenne mondiale.

Source: Le Monde