Marine Le Pen présente son plan antiémeutes, et rejette le projet de loi d’urgence

July 19, 2023
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« Ça sent les vacances… », sourit Marine Le Pen, en quittant ce mercredi 19 juillet la salle des conférences de presse. Avant de prendre ses quartiers d’été à La Trinité-sur-Mer (Morbihan) début août, la présidente du groupe RN à l’Assemblée s’est attelée à ses derniers cahiers de vacances : présenter son « plan » après les émeutes urbaines de fin juin… deux semaines après LR. Mais fidèle à sa stratégie du « surplomb », Marine Le Pen se refusait de réagir « à chaud » aux événements.

Comme cela avait été laissé entendre au cours de la semaine dernière, la présidente du groupe RN à l’Assemblée confirme que ses troupes s’opposeront au projet de loi d’urgence permettant au gouvernement d’agir par ordonnances pour réduire les délais d’urbanisme pour la reconstruction des bâtiments détruits ou dégradés lors des violences urbaines qui ont suivi la mort du jeune Nahel, tué par un policier à Nanterre (Hauts-de-Seine), le 27 juin.

Un texte, adopté mardi en première lecture au Sénat, et qui constitue, selon elle, une « véritable honte », car il revient, explique la cheffe de file du Rassemblement national, non pas aux collectivités de prendre en charge la réparation mais aux émeutiers, même s’ils sont insolvables. « S’ils doivent payer jusqu’à la fin de leurs jours, ils paieront jusqu’à la fin de leusr jours », énonce-t-elle, assurant refléter « le fond de la pensée de dizaines de milliers (sic) de maires et de dizaines de millions de Français ».

Des mesures largement piochées dans le programme de 2022

Dénonçant une « pulsion nihiliste doublée d’une haine antifrançaise » chez les auteurs de dégradations, Marine Le Pen rejette toute politique de la Ville : « Il ne s’agit pas de mettre les cendres des bâtiments brûlés sous le tapis de milliards déversés, mais de traiter au fond une situation inflammable (…) », diagnostique-t-elle.

« Avec le RN, les solutions existent. Il n’y a plus qu’à les appliquer », avance-t-elle en faisant la réclame d’un long inventaire à la Prévert de propositions qui embrassent aussi bien la répression pénale, la politique migratoire que le fait, par exemple, de « développer des cours d’éducation nationale mettant en valeur les pages glorieuses de notre histoire ».

Dans le détail, les mesures sont en grande majorité piochées dans le catalogue préexistant de la candidate à la présidentielle, en 2022. Quelques-unes ont été ajoutées, comme le chiffrage du coût des émeutes à la Cour des comptes, la création d’un office central de lutte contre la criminalité et les violences urbaines ou un plan de vérification des titres de séjour des occupants des HLM.

« Si je disais qu’il n’existe aucun risque, je ne mériterais pas d’être une femme politique »

Mais de « guerre civile », Marine Le Pen ne parle pas. Sur la chaîne YouTube Legend, Jordan Bardella évoquait pourtant le 14 juillet, « évidemment, des scènes de guerre civile ». « On est au bord de la guerre civile dans un certain nombre de quartiers », mettait en garde le président du RN.

Source: Le Parisien