Guerre en Ukraine : la mer Noire, de nouveau au cœur des tensions

July 20, 2023
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Le cargo « Argo I », au terminal céréalier du port d’Odessa, en Ukraine, le 10 avril 2023. BO AMSTRUP / RITZAU SCANPIX / AFP

Intensification des attaques ukrainiennes sur la Crimée, frappes russes sur les ports d’Odessa et de Tchornomorsk, blocage par Moscou des corridors maritimes sécurisés pour l’exportation des denrées agricoles ukrainiennes : la tension est montée d’un cran, mercredi 19 juillet, en mer Noire, devenue un enjeu majeur de la guerre.

Pour marquer sa sortie de l’accord céréalier, annoncée deux jours plus tôt, Moscou a fait savoir, mercredi soir, que les navires qui s’aviseraient de faire route vers les ports ukrainiens seraient dorénavant considérés comme des cibles militaires. Le communiqué du ministère de la défense russe décrit les eaux internationales des parties nord-ouest et sud-est de la mer Noire comme « temporairement dangereuses » pour la navigation.

D’autant plus dangereuses que, selon un communiqué du porte-parole du conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, Adam Hodge, « la Russie a posé des mines marines supplémentaires aux abords des ports ukrainiens ». Une dizaine de navires battant pavillon du Liberia, de Belize, du Panama, sont actuellement bloqués dans des ports ukrainiens sans que l’on sache très bien comment ils vont pouvoir en sortir.

Moscou cherche à casser la volonté exprimée par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, de poursuivre les expéditions de céréales, malgré le retrait russe de l’accord. Kiev en appelle aux Nations unies (ONU) et à la Turquie, les deux garants de cet accord céréalier conclu il y a un an, pour sécuriser ses convois maritimes en mer Noire. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, actuellement en tournée dans le Golfe, n’a rien dit à ce sujet, mais il s’est déclaré à plusieurs reprises persuadé de pouvoir convaincre son homologue russe, Vladimir Poutine, de revenir à l’accord.

Intenses attaques russes contre les ports ukrainiens

Moscou a réitéré ses conditions, mercredi, réclamant la levée des restrictions sur les assurances qui entravent les exportations de produits agricoles russes, ainsi que la reprise des exportations d’ammoniac (un engrais azoté) de la ville de Togliatti (région de la Volga) vers le port d’Odessa, via un tube long de 1 500 kilomètres, dont une section a explosé, en juin, dans l’est de l’Ukraine.

Autre exigence, les pays occidentaux doivent permettre aux banques russes, notamment à Rosselkhozbank – établissement dirigé par Dmitri Patrouchev, le fils de Nikolaï Patrouchev, un ancien collègue de Vladimir Poutine au FSB (anciennement KGB, services de sécurité), actuellement à la tête du conseil de sécurité russe –, de retrouver l’accès au système international de paiement Swift, dont elles ont été écartées dans le cadre des sanctions.

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Source: Le Monde