Le gouvernement veut supprimer les offres de cashback, peu transparentes, à la SNCF

July 20, 2023
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Halte aux promos douteuses ! Un slogan qui pourrait habituellement viser les enseignes de vêtements ou les sites de vente en ligne, mais qui s’adresse pour une fois spécifiquement à la SNCF. Le ministre des Transports Clément Beaune a confirmé auprès de RTL mercredi qu’un rendez-vous était prévu en fin de semaine avec la SNCF pour obtenir le retrait des offres de « cashback » d’ici la fin du mois.

Le gouvernement avait été interpellé à ce sujet par le député de la majorité Philippe Latombe fin 2022, demandant la fin d’une pratique « qui pourrait s’apparenter à du hameçonnage ». Dans un message sur Twitter publié mardi, il indiquait avoir obtenu l’engagement de Clément Beaune de demander la fin du partenariat entre la SNCF et Webloyalty sur ces « cashbacks ».

A la limite de la légalité

Le procédé, également utilisé par d’autres sites marchands comme Leclerc ou Cdiscount, consiste en un message promotionnel après un achat, qui propose le remboursement d’une partie de l’achat qui vient d’être effectué. Mais en contrepartie de ce remboursement, qui avoisine généralement les 20 euros, il est indiqué en bien plus petit qu’il faut s’inscrire au programme de fidélité « remises et réductions » de la société Webloyalty, facturé lui… 18 euros par mois.

Autant dire que, pour l’internaute peu vigilant, cette inscription peut vite être oubliée en raison d’achats peu réguliers. Au final, le service coûte plus cher aux usagers qu’il ne leur rapporte. Selon Challenges, en 2015, les commissions versées par Webloyalty aux grands sites marchands étaient comprises entre plusieurs centaines de milliers d’euros à près de 10 millions d’euros par an. « Les pratiques de la Webloyalty sont à la limite de la réglementation. Quand on vote des budgets pour sauver la SNCF, que le gouvernement fait la promotion du train et des billets pas chers et que ce genre de message apparaît systématiquement, il y a un mélange des genres qui ne va pas », dénonce Philippe Lacombe auprès de RTL.

Le « cashback » est pourtant une offre tout à fait légale, comme le soulignait le gouvernement dans une réponse au député. Mais le manque de transparence sur ses conditions est dénoncé depuis plusieurs années par les associations de consommateurs. La SNCF avait déjà mis fin une première à ce partenariat avec Webloyalty en 2015, avant de le relancer en 2019.

Source: 20 Minutes