Sauvetage de Casino : que reste-t-il à Jean-Charles Naouri?

July 21, 2023
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DÉCRYPTAGE - À l’été 2014, ses parts dans le distributeur stéphanois étaient valorisées 2,7 milliards d’euros. La prise de contrôle du groupe par Daniel Kretinsky va laminer les actionnaires.

C’est le dénouement d'une odyssée de plus de trente ans dans la grande distribution. PDG et principal actionnaire du groupe Casino, qu’il contrôle via une cascade de holdings, Jean-Charles Naouri s'apprête à en perdre le contrôle. Pour trouver une solution à l’insupportable dette (près de 7 milliards d’euros) qui fragilise Casino depuis des années, le conseil d’administration a accepté lundi soir la perspective de la prise de contrôle du distributeur stéphanois par le trio formé par Daniel Kretinsky, Marc Ladreit de Lacharrière et le fonds britannique Attestor. En renflouant Casino à hauteur de 925 millions d’euros, en contrepartie du plus important abandon de créances jamais négocié en France, leur consortium détiendra 53% du groupe.

La cascade de holdings mise en place par Jean-Charles Naouri à l’aube des années 90 pour lui assurer le contrôle de la majorité du capital de Casino ne lui sera alors plus d’une aucune utilité. Euris, sa holding personnelle, créé en 1987, détient 92 % de Finatis, qui possède 90% de la Foncière Euris. Cette dernière contrôle 59 % de Rallye, qui s’arroge 52 % de Casino. De quoi permettre à l’ancien directeur de cabinet de Pierre Bérégovoy, un normalien et inspecteur des Finances considéré comme un génie de la finance, de détenir, à titre personnel, 25,4% du distributeur stéphanois. À l’été 2014, du temps de la splendeur boursière de Casino, cette part était valorisée près de 2,7 milliards d’euros.

Depuis, la fortune professionnelle de Jean-Charles Naouri a fondu au même rythme que le cours de Bourse de Casino. Mais la restructuration qui s’annonce sera un nouveau coup dur. «Les actionnaires de Casino seront massivement dilués et Rallye perdra le contrôle de Casino», avait prévenu le groupe fin juin. Combien va-t-il rester à Jean-Charles Naouri après la prise de contrôle de son groupe ? Les communicants ne sont pas bavards sur le sujet. «Les discussions sur l’offre et la procédure de conciliation sont toujours en cours», argue-t-on. Une prudence qui contraste avec le franc-parler dont font preuve nombre d’observateurs du dossier. «Il va tout perdre car la cascade qu’il a construite s’apprête à s’effondrer», lâche…

Source: Le Figaro