La Coupe du monde féminine de foot sans diffuseur, Gianni Infantino en colère

May 02, 2023
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FRANCK FIFE / AFP FRANCK FIFE / AFP

FOOTBALL - Gianni Infantino tape du poing sur la table. À trois mois à peine de la Coupe du monde féminine qui se déroulera en Australie et en Nouvelle-Zélande (20 juillet-20 août), le président de la Fifa a de nouveau critiqué lundi 1er mai les offres « très décevantes » de cinq pays européens pour la diffusion de la compétition. Conséquence : dans ces pays, dont la France, elle risque tout simplement de ne pas être diffusée.

Participant aux tables rondes de Making Trade Score for Women à Genève, Gianni Infantino a raconté sur Instagram avoir, lors de cet événement, « réitéré son appel aux diffuseurs afin qu’ils payent un prix juste pour la Coupe du monde des femmes 2023 ».

« Nous avons fait notre part : la Fifa a porté le montant de la dotation à 152 millions de dollars (environ 139 millions d’euros), soit le triple de la somme versée en 2019 et dix fois plus qu’en 2015 (avant que je ne devienne président) », a-t-il souligné.

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Il tacle particulièrement les pays européens du « Big 5 » (Angleterre, Allemagne, Espagne, Italie, France), dont les offres sont toujours « très décevantes » et « tout simplement pas acceptables ».

« Quand les diffuseurs payent 100 à 200 millions d’euros pour la Coupe du monde masculine, ils proposent seulement 1 à 10 millions pour la compétition féminine. » Gianni Infantino, président de la Fifa

D’autant, poursuit celui qui vient d’être reconduit pour la troisième fois à la tête de la Fifa, que « 100 % des droits payés iraient directement au football féminin, dans le cadre de notre action en faveur de l’égalité des conditions et des salaires » et que « les radiodiffuseurs publics, en particulier, ont le devoir de promouvoir le sport féminin et d’investir dans ce domaine ».

De plus, liste-t-il encore, « les chiffres d’audience de la Coupe du monde de football féminine représentent 50 à 60 % de ceux de la Coupe du monde de football masculin, mais les offres des diffuseurs dans les cinq grands pays européens pour la Coupe du monde de football féminine sont de 20 à 100 (!) fois inférieures à celles de la Coupe du monde masculine. »

Le patron du foot mondial ne s’arrête pas là. « Concrètement, quand les diffuseurs payent 100 à 200 millions d’euros pour la Coupe du monde masculine, ils proposent seulement 1 à 10 millions pour la compétition féminine. C’est une gifle pour toutes les grandes joueuses et toutes les femmes du monde », s’insurge-t-il.

Les matches de l’équipe de France diffusés à midi en plein été

Comme le rappelle le spécialiste de l’économie du sport Pierre Rondeau sur Twitter, « en 2019, TF1 avait payé 19M€ pour les droits de la CDM (avant de revendre 1 partie en sous-licence à Canal pour plus de 8M€). Cette année, les offres n’ont pas dépassé les 5M€ ». En partie, explique-t-il, parce que le mondial est « organisé en août avec des horaires décalés ».

Par exemple, les matches du premier tour seront disputés par les Bleues (23 juillet contre la Jamaïque, 29 juillet face au Brésil, 2 août contre le Panama) à midi, heure française. Les demi-finales, la finale et le match pour la troisième place auront lieu à 10h00 et midi. Une période creuse en terme de revenus publicitaires.

En 2019, TF1 avait payé 19M€ pour les droits de la CDM (avant de revendre 1 partie en sous-licence à Canal pour plu… https://t.co/DKoUvmCkqB — Pierre Rondeau (@PierreR0ndeau) Voir le tweet

Dans ce contexte, Gianni Infantino menace de ne pas accepter les offres et de refuser que la compétition soit disponible dans les cinq pays concernés. Pour faire plier les diffuseurs, il appelle tout le monde à le « rejoindre et à soutenir cet appel pour une rémunération juste du football féminin. Les femmes le méritent. C’est aussi simple que cela ».

« On a besoin de vous », a de son côté lancé aux médias le nouveau sélectionneur des Bleues Hervé Renard lors de son premier rassemblement en avril. En l’absence de diffuseur, son annonce de la liste pour le Mondial, début juin, pourrait ne pas se faire dans les locaux d’une chaîne, mais chez un des sponsors.

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Source: Le HuffPost