Le taux de privation, une autre manière de mesurer la pauvreté, a augmenté en France en 2022
Le taux de privation repose sur le renoncement des ménages à certains produits ou services : posséder deux paires de chaussures, se chauffer correctement, manger de la viande ou du poisson tous les deux jours, etc. PASCAL PAVANI / AFP
Le taux de privation matérielle et sociale, une autre manière de mesurer la pauvreté, a atteint 14 % en France métropolitaine début 2022, son plus haut niveau depuis sa création en 2013, a annoncé, vendredi 21 juillet, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Ce taux atteignait 13,4 % en 2020, et 12,4 % en 2013.
Cette hausse est notamment due à l’augmentation des prix de l’énergie : 10,2 % des ménages déclarent ne pas pouvoir chauffer suffisamment leur logement, contre 6,1 % en 2021 et 5 % en 2018. L’Insee y voit en particulier l’impact de la hausse du prix du fioul domestique, « combustible de chauffage que les ménages vulnérables utilisent davantage que les autres ».
Contrairement au taux de pauvreté monétaire, basé sur les revenus des ménages, le taux de privation repose sur le renoncement des ménages à certains produits ou services, comme posséder deux paires de chaussures, se chauffer correctement, manger de la viande ou du poisson tous les deux jours, partir une semaine en vacances chaque année, retrouver des amis au moins une fois par mois pour boire un verre ou pour un repas, etc.
La France proche de la moyenne européenne
Si un ménage cumule au moins cinq de ces renoncements parmi une liste de treize éléments « considérés comme souhaitables, voire nécessaires, pour avoir un niveau de vie acceptable », il est en situation de « privation matérielle et sociale ».
Le taux de privation dépend beaucoup de la composition des ménages, observe l’Insee : il atteint 6,8 % parmi les couples sans enfants, 15,8 % chez les personnes seules, et 31,1 % dans les familles monoparentales.
Ces chiffres sont issus de l’enquête « Statistiques sur les ressources et les conditions de vie », pour laquelle l’Insee a interrogé plus de 17 000 ménages, soit près de 39 000 personnes.
La France est « proche de la moyenne européenne », le taux de privation dans les pays de l’Union européenne atteignant 12,7 %, avec de fortes disparités – 11,5 % en Allemagne, 9 % en Italie, moins de 5 % au Luxembourg, en Scandinavie et dans certains pays d’Europe de l’Est.
Source: Le Monde