Malouines : Londres s’insurge contre un communiqué de l’UE reprenant le nom argentin de l’archipel
Le gouvernement britannique s’est insurgé jeudi (20 juillet) contre l’Union européenne qui a repris le nom utilisé par l’Argentine pour désigner les îles Malouines – ou Falkland en anglais – dans le communiqué final du sommet des Vingt-Sept avec les pays d’Amérique latine et des Caraïbes.
« 99,8% des habitants des Falkland ont voté (lors d’un référendum en 2013, ndlr) pour faire partie de la famille britannique. L’Argentine et l’UE devraient écouter leur choix démocratique« , a fustigé jeudi sur Twitter le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly.
Dans le communiqué final du sommet entre l’Union européenne et la Communauté des Etats latino-américains et des Caraïbes (Celac) qui s’est achevé mardi, c’est le choix d’utiliser le terme « Islas Malvinas », nom donné à cet archipel en Argentine, qui a fait bondir Londres.
« En ce qui concerne la question de la souveraineté sur les Îles Malouines/Îles Falkland, l’Union européenne a pris note de la position historique de la CELAC, fondée sur l’importance du dialogue et du respect du droit international dans le règlement pacifique des différends« , est-il écrit en français.
Dans le communiqué en anglais, les deux termes sont employés: « Islas Malvinas / Falkland Islands« . Mais dans le communiqué en espagnol, seul le terme « Islas Malvinas » est écrit.
« Soyons clair, les îles Falkland sont britanniques. C’est le choix qu’ont fait les habitants de l’île eux-mêmes » lors du référendum de 2013, avait déjà affirmé mercredi le porte-parole du Premier ministre britannique Rishi Sunak, évoquant un « choix de mots regrettable » de l’UE.
A l’inverse, le président argentin Alberto Fernandez a décrit jeudi sur Twitter le communiqué du sommet UE-Celac comme « une victoire diplomatique historique« , et le sujet était largement repris par les médias nationaux.
« Les Malvinas sont une cause nationale, nous avons fait un pas de plus« , a-t-il affirmé.
Ce territoire de l’Atlantique Sud, situé à 400 kilomètres des côtes argentines et à presque 13 000 km de Londres, fait l’objet d’un conflit de souveraineté depuis des décennies entre les deux pays.
En 1982, une guerre de 74 jours a fait plus de 900 morts des deux côtés.
Pour l’Argentine, ces îles héritées de la couronne espagnole après l’indépendance du pays ont été occupées par les troupes britanniques en 1833, le gouverneur et les colons argentins étant alors expulsés vers le continent.
Le Royaume-Uni fait valoir que près de 100% des 2 000 habitants de l’archipel ont approuvé le maintien sous contrôle britannique lors d’un référendum en 2013.
Une résolution de l’ONU de 1965 évoque un conflit de souveraineté et invite les deux pays à négocier.
Source: EURACTIV France