Remaniement. Que deviennent les anciens ministres d’Emmanuel Macron ?

July 21, 2023
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Que vont devenir les ministres sortants du gouvernement remanié par Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ce jeudi 20 juillet ? Pap Ndiaye retrouvera-t-il son poste d’enseignant-chercheur ? François Braun redeviendra-t-il médecin urgentiste ?

En attendant d’en savoir plus, penchons-nous sur les autres remaniements de l’ère Macron. Que sont devenus les anciens ministres poussés alors vers la sortie. On vous répond.

Depuis le début de la présidence Macron en 2017, la France a connu cinq gouvernements différents, et désormais un sixième. Deux menés par Édouard Philippe entre 2017 et 2020, un par Jean Castex entre 2020 et 2022 et maintenant trois par Élisabeth Borne depuis le nouveau mandat d’Emmanuel Macron.

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Si certains ministres ou secrétaires d’État ont navigué d’un ministère à l’autre au fil des gouvernements, comme Gabriel Attal ou Gérald Darmanin, d’autres ont dû retrouver de nouvelles fonctions hors des maroquins. Public, privé, politique… Les itinéraires des anciens sont variés.

D’après Les Décodeurs (Le Monde), 21 des 51 ministres sortis depuis 2017 ont retrouvé un emploi dans le secteur public. Une majorité talonnée de très près par le secteur privé qui compte 20 anciens ministres d’Emmanuel Macron.

Une suite logique

Un bon nombre de ministres ont continué leur route en politique. Les mandats s’étendent du Parlement aux municipalités, en passant par l’Europe. En juin 2022, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique sous le gouvernement Castex, a été réélue députée de l’Oise. Dans le même temps, l’ex-ministre délégué aux petites et moyennes entreprises, est redevenu sénateur.

Du côté des municipalités, François Bayrou, Garde des sceaux pendant quelques mois, est devenu maire de la ville de Pau. Édouard Philippe a lui retrouvé la mairie du Havre après les élections municipales de 2020, et trois ans passés à la tête du gouvernement.

Nathalie Loiseau est élue, quant à elle, eurodéputée en 2019 après avoir abandonné son poste de ministre chargée des Affaires européennes.

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Toujours dans le public, certains ex-ministres ont profité de leur influence pour poursuivre à des postes de la haute administration. Jean Castex est par exemple arrivé à la tête de la RATP en novembre 2022. Au même moment, l’ex-ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, est nommé par Emmanuel Macron à la présidence du Conseil d’administration d’Autoroutes et tunnel du Mont-Blanc.

Brigitte Bourguignon, ancienne ministre chargée de l’Autonomie puis de la Santé, a pour sa part bénéficié d’une nomination « au tour extérieur » à l’Inspection générale des affaires sociales (Igas). Une procédure de recrutement qui permet au gouvernement de nommer une personne à un poste de la fonction publique sous certaines conditions.

On peut également citer Jacqueline Gourault, ex-ministre de la Cohésion des territoires, qui siège au Conseil constitutionnel depuis mars 2022, grâce à la nomination du Président de la République.

Du public au privé

Les anciens ministres d’Emmanuel Macron sont aussi nombreux dans le secteur privé. Une originalité que le pays doit sans doute à la “start-up nation” prônée par le président dès le début de son premier mandat.

Celui qui en est la meilleure illustration, c’est Jean-Baptiste Djebbari, l’ex-ministre délégué chargé des transports. Non reconduit après la réélection du président de la République en 2022, il se retire de la politique et rejoint le conseil d’administration du constructeur automobile spécialisé dans la propulsion à hydrogène, Hopium. En 2023, l’ancien ministre est finalement écarté du poste à cause d’un avis de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).

En effet, cette autorité a notamment pour mission d’éviter les conflits d’intérêts entre le privé et le public. En avril 2022, elle avait déjà bloqué l’entrée de Jean-Baptiste Djebbari dans le géant du transport maritime CMA CGM. La HATVP avait alors estimé que ce changement de poste pouvait créer un doute légitime quant aux conditions dans lesquelles le ministre a exercé ses fonctions gouvernementales . Au même titre, Frédérique Vidal, ex-ministre de l’Enseignement supérieur, avait été empêchée de rejoindre le réseau d’écoles de commerce Skema.

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D’anciens ministres se sont, par ailleurs, lancés dans la création d’entreprises. C’est le cas de Benjamin Grivaux. Après plus d’un an en tant que Porte-parole du gouvernement, l’ex-secrétaire d’État a créé une société de services financiers, puis une autre dans l’immobilier.

Le secteur privé est aussi représenté par d’anciens ministres qui occupent désormais des fonctions de conseil dans des cabinets privés. Une activité difficile à mesurer à cause de son opacité. D’après Les Décodeurs, Roselyne Bachelot-Narquin, Benjamin Grivaux, Roxana Maracineanu ou encore Nicolas Hulot, profiteraient de leur influence et de leur expertise héritées de leurs ministères pour devenir consultants.

Retour à la vie normale

Pour s’éloigner de l’agitation politique, certains anciens ministres retournent, quant à eux, à leurs métiers d’avant. Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation jusqu’en mai 2022, a par exemple retrouvé un poste d’enseignant à l’Université Panthéon-Assas après sa défaite aux législatives. Il a par ailleurs rejoint un cabinet d’avocats en qualité d’associé depuis janvier 2023. De son côté, après 2 ans entre parenthèses à la Culture, Roselyne Bachelot-Narquin est revenue sur les ondes, à RTL notamment.

Source: Ouest-France