Lille : Qui sont les auteurs présumés de la fausse alerte attentat ?

July 21, 2023
367 views

Ce mercredi après midi, l’homme et la femme soupçonnés d’être à l’origine de l’alerte attentat de mercredi devaient être jugés en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Lille. A la demande des prévenus et de certaines parties civiles, l’audience a été renvoyée, mais si le fond de l’affaire n’a pas été abordé, on en sait toutefois davantage sur les personnalités et les motivations de ces individus. Spoiler alerte : ne vous attendez pas à des raisonnements philosophiques.

Pour rappeler brièvement les faits, mercredi matin, la SNCF a reçu deux SMS sur un numéro d’urgence à n’utiliser qu’en cas de menace d’attentat. Le premier affirmant qu’un terroriste se trouvait à bord d’un TGV Paris-Lille, le second pour préciser le numéro du train, oublié dans le premier message. La ligne téléphonique a été facilement remontée par les policiers et ils ont rapidement pu identifier Yohann B, son propriétaire. Géolocalisé dans le TGV qui suivait celui mentionné dans l’alerte, le suspect a été interpellé par le Raid, ainsi que sa compagne, Prisca C. Placé en garde à vue pour « divulgation d’information fausse de sinistre de nature à provoquer l’intervention », le couple a été déféré, ce vendredi matin, devant le parquet en vue d’une comparution immédiate dans la foulée.

Un couple déjà bien connu de la justice

Prisca C. a 27 ans et elle est née à Cambrai, dans le Nord. Assez grande, de forte corpulence, cheveux roux attachés négligemment avec un chouchou rose, la face rougie par les sanglots qu’elle tente de contenir en entrant dans le box. Si elle semble impressionnée de se retrouver du mauvais côté de la barre, elle n’en est pourtant pas à sa première expérience judiciaire. Prisca C. a en effet déjà trois condamnations à son palmarès, pour vol avec effraction, escroquerie, voyage sans titre de transport et menaces de mort sur une personne chargée d’une mission de service public.

Son compagnon, Yohann B., est originaire de Lens, dans le Pas-de-Calais. Trente ans, petit et bien en chair, yeux rapprochés, front bas et teint écarlate derrière une barbe courte. Lui, son casier est « très lourd » souligne le ministère public. « Six condamnations en tout pour des menaces de mort ou des violences sur conjoint », renchérit la présidente. Sa dernière condamnation remonte à mai 2022, pour des violences envers son actuelle compagne avec laquelle il entretient une relation depuis sept ans. Outre une peine de prison avec sursis, il avait écopé d’une interdiction d’entrer en contact avec cette dernière. Interdiction que ni l’un ni l’autre n’ont respectée.

« Même si vous preniez le train suivant, vous auriez été à l’heure »

Malgré la décision judiciaire, Prisca C. qui a quitté le Nord en novembre 2022 pour rejoindre Yohann B. en Gironde et reprendre une vie commune dans l’appart qu’il occupe au sein d’un foyer de jeunes travailleurs. Un déménagement impliquant qu’elle laisse derrière elle l’enfant qu’elle a eu avec lui et un deuxième, né d’une autre couche. Cette escapade du couple à Lille, c’était justement pour rendre visite à leur fils, placé en foyer. « Vous avez appelé pour ne pas manquer votre correspondance et, ainsi, arriver à l’heure au rendez-vous », déclare la présidente. « Sauf que même si vous preniez le train suivant, vous auriez été à l’heure », affirme-t-elle, s’appuyant sur les calculs des enquêteurs. « C’est de la bêtise cette affaire », concède l’avocat de la prévenue. « Il sait qu’il a un problème d’impulsivité », tente le conseil de Yohann B. « Mais il y a une évolution », glisse-t-il.

Pour les représentants de la défense, leurs clients n’ont pas mesuré les conséquences de leur acte. « C’était pour aller voir leur enfant placé », plaide l’avocate de Prisca C. « Un enfant placé dans le Nord qui ne les a pas empêchés de déménager en Gironde », gronde la présidente. La larme à l’œil, les prévenus accusent le coup, appuyés sur le muret du box comme au zinc d’un bistrot. L’affaire sera renvoyée « de droit » au 31 août.

Lui et son casier attendront cette date en détention. Elle devra se plier à un contrôle judiciaire. Tous deux encourent deux ans de prison et 30.000 euros d’amende. Pour Yohann B., cette peine pourrait être alourdie avec la révocation du sursis probatoire de sa dernière condamnation.

Source: 20 Minutes