Livres de poche : notre sélection estivale de polars et romans noirs petit format

July 22, 2023
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En Norvège ou au Cameroun, dans les eaux du Mississipi ou la montagne italienne : on parcourt le monde avec ces treize enquêtes, thriller ou romans comtemplatifs en format poche.

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Le plus connu : “Le mur des silences”, d’Arnaldur Indridason

Il est bien le dernier Indridason ? Oui, sans hésitation ! Après sa formidable série autour d’Erlendur, voici le quatrième opus de son nouveau cycle consacré à Konrad, un flic retraité qui n’a jamais raccroché les gants, et ici aux prises avec un squelette retrouvé par hasard dans une cave. Livre après livre, l’écrivain islandais signe une œuvre majeure de la littérature policière.

Éd. Points, 8,50 €

Le plus rural : “Nos vies en flammes”, de David Joy

Du côté de Moses Creek, dans les Appalaches, on se débrouille à coups de petits trafics car le chômage a tout balayé ne laissant aucune espérance. Un témoignage de l’autre Amérique, celles des territoires à la dérive où les personnages appartiennent à la race des perdants. David Joy donne sa voix, son écriture pleine d’émotion et d’un lyrisme jamais lacrymal, à ces humains ravagés.

Éd. 10/18, 8,90 €

Lire la critique : r Nos vies en flammes

Le plus angoissant : “Solak”, de Caroline Hinault

Sur une terre de glace perdue, trois hommes vont se confronter à la sauvagerie du milieu dans lequel ils évoluent et à l’angoisse existentielle. Caroline Hinault interroge la masculinité dans une langue âpre, rugueuse et terriblement organique. Un premier roman saisissant.

Éd. Le Livre de poche, 8,20 €

Le plus actuel : “Les loups”, de Benoît Vitkine

En 2012, quelques mois avant la révolution de Maïdan, une femme, Olena Hapko, vient d’être élue à la tête du pays sur un programme de réformes ambitieux. Elle est la femme d’affaires la plus riche d’Ukraine et fait partie du sérail, ces « loups » qui ont profité des opportunités de la fin de l’empire soviétique. Un thriller de politique-fiction, qui brosse le portrait d’un pays ravagé par la corruption. Impossible à lâcher et passionnant sur le fond.

Éd. Le Livre de poche, 8,90 €

Le plus drôle : “Kasso”, de Jacky Schwartzmann

Jacky s’emploie à gagner sa vie comme sosie de Mathieu Kassovitz. Arnaqueur à la petite semaine, il rencontre Zoé, avocate au charmant strabisme prête à l’aider dans ses projets bidon de production cinématographique. Bien sûr, les situations vont se compliquer… Blague à deux balles et écriture décapante, l’auteur détourne les codes du polar et parvient à faire rire sans mépriser.

Éd. Le Livre de poche, 7,90 €

À lire aussi : Polars : une pincée d’humour noir dans un monde de brutes

Le plus familial : “Leur domaine”, de Jo Nesbø

Un décor aussi beau qu’inquiétant, une ferme de montagne isolée en Norvège, un couple et deux fils qui ont vécu là repliés sur eux-mêmes, un accident douteux… Le récit oppressant du dérèglement d’une famille, un concentré de l’art de Jo Nesbø.

Éd. Folio Policier, 10,20 €

À lire aussi : Polar : avec Jo Nesbø, quelque chose de pourri dans les montagnes de Norvège

Le plus Far West : “Western Star”, de Craig Johnson

Un train à vapeur légendaire, le Western Star, des meurtres, et le vieux shérif Walt Longmire, sorte d’Hercule Poirot façon cow-boy pour mener l’enquête. Dans son 13ᵉ roman, Craig Johnson rend un hommage malicieux à Agatha Christie, le souffle épique du « far Far West » en prime.

Éd. Points, 9,40 €

Le plus survivaliste : “Le lac de nulle part”, de Pete Fromm

Trig et Al, frère et sœur jumeaux, ont accepté de partir en randonnée pendant un mois avec leur père. Une sorte de retour à l’enfance, mais aussi une « dernière aventure » qui les intrigue. Rapidement, la situation se gâte… Nature infinie et sentiment de huis clos intense, Pete Fromm embarque le lecteur dans une traversée spectrale captivante.

Éd. Totem, 11,20€

Découvrir la critique r Le Lac de nulle part

Le plus décalé : “En attendant Dogo”, de Jean-Bernard Pouy

Étienne, un homme sans histoire mais plutôt cachottier, est parti depuis six mois dans sa vieille Dacia pourrie, en laissant sa famille dans l’inquiétude et le désarroi. Après les larmes et les antidépresseurs, sa sœur Simone décide de partir à sa recherche. Écrivain libertaire adepte de l’Oulipo, Pouy refuse l’esprit de sérieux et remue joyeusement le shaker du polar. Un roman truffé de clins d’œil et autres cocasseries, qui rend hommage à la littérature populaire.

Éd. Folio, 8,10 €

Le plus toxique : “Cemetery Road”, de Greg Iles

La découverte d’un cadavre flottant dans les eaux du Mississippi ne sera que le premier mystère de cette enquête, gonflée de haine, sur les rouages d’une économie parallèle. Dépôts toxiques, petits arrangements avec la morale, violence endémique, rien n’arrête les malfrats en col blanc. Greg Iles a le sens de la mise en scène et des revirements à répétition.

Éd. Babel Noir, 12 €

À lire aussi : Polars : dans les eaux noires du Mississippi

Le plus Romain : “Alba Nera”, de Giancarlo de Cataldo

La ville qui abrite Alba Nera est celle des bas-fonds où l’on torture les femmes et où les hommes riches continuent de se croire au-dessus des lois. Arrive dans ce magma la splendide Alba, policière formée au FBI, qui semble n’avoir jamais peur, même lorsqu’elle affronte un tueur en série... Mais même si Alba est une héroïne à toute épreuve, c’est Rome qui reste au premier plan. L’écrivain et magistrat Giancarlo de Cataldo a situé l’intégralité de ses intrigues dans la capitale italienne, brossant le portrait sombre d’une ville gangrénée par la pègre et évoluant au fil de ses romans.

Éd . Points, 8,30 €

Le plus politique : “Frakas”, de Thomas Cantaloube

L’ancien journaliste de « Mediapart », converti au roman policier, plonge pour son second roman dans la guerre qui fit rage au Cameroun dans les années 1960. Cette fiction basée sur des faits terribles fait revivre la Françafrique et ses hommes politiques aux mains sales. Passionnant de bout en bout.

Éd. Folio Policier, 9,20 €

À lire aussi : Avec “Frakas”, Thomas Cantaloube redonne ses lettres de noblesse au polar politique

Le plus montagnard : “La main de Dieu”, de Valerio Varesi

Valerio Varesi signe un roman policier atmosphérique situé dans un village perdu des Apennins. Une enquête policière passionnante et une véritable plongée ethnologique dans les pas du héros récurrent Soneri, commissaire discret et contemplatif à la Maigret. L’auteur piémontais raconte l’histoire d’un pays et de ses sentiers, où les anciens pèlerins ont été remplacés par des trafiquants de drogue.

Éd. Points, 8,50 €

Source: Télérama.fr