" Échappées belles " : Comment le magazine de France 5 choisit-il ses destinations ?

July 22, 2023
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Le Maroc, la Provence, la Martinique, la Namibie, Lille, la Jamaïque, Marseille… Autant de destinations à découvrir ou redécouvrir à l’occasion des rediffusions estivales d’ « Échappées belles » sur France 5. En dix-sept saisons, le programme - présenté à tour de rôle par Sophie Jovillard, Jérôme Pitorin, ou Ismaël Khelifa - a exploré près de 150 pays en 580 émissions (un pays pouvant faire l’objet de plusieurs numéros). Mais comment détermine-t-on le lieu d’une échappée belle ? Quel est le cahier des charges ? Quels critères déterminent le menu d’une année de diffusion ?

Tout commence par un mail envoyé en début de saison aux collaborateurs du magazine. « On leur demande quelles destinations les font rêver », indique le producteur Alain Goury. La compilation des envies des uns et des autres donne la tendance. S’ensuit un travail d’organisation. « Il faut répartir ces idées de voyage de façon à avoir une vraie diversité géographique, ainsi qu’une diversité de thématiques et de budget », détaille-t-il. Ainsi, sur l’ensemble d’une saison, il y aura 50 % d’émissions en France (elles figurent généralement dans le top 10 des meilleures audiences), 25 % en Europe et 25 % de long-courriers. La priorité est alors donnée aux destinations accessibles. « Une "échappée belle" est un endroit où tout le monde peut se rendre », résume le producteur. Ce qui élimine d’emblée les pays à la situation politique instable, où ceux dans lesquels l’environnement est vraiment hostile.

Une valeur essentielle : l’humain

« On ne part pas pour une grande aventure, enchaîne-t-il. Ce qui compte, c’est que ce voyage qu’on est en train de regarder, le téléspectateur peut potentiellement le faire, sans être un aventurier ou un surhomme ». Évidemment, la beauté des paysages importe, mais ne suffit pas. « On n’est pas seulement un magazine qui propose de belles images, y compris dans des endroits qui sont beaux et spectaculaires, rappelle-t-il. Pour nous, la valeur essentielle, c’est l’humain. Ce qui nous intéresse, c’est de rencontrer des gens qui nous expliquent leur attachement à tel pays, à telle région, qu’ils nous fassent partager leur choix de vie. »

Pour être au plus près des attentes du public, le magazine s’intéresse aussi aux tendances du marché du voyage. « Cela nous renseigne plus que cela ne nous fournit une ligne directrice, considère Alain Goury. Peut-être que est-ce parce que nous sommes en permanence sur cette thématique, on arrive à sentir les choses et on travaille aussi beaucoup avec les offices du tourisme qui nous informent de temps en temps des frémissements ». En tout cas, le programme semble cibler juste et donner des idées. « Clairement il y a des gens qui regardent nos émissions labellisées "week-end" et font un peu le même parcours, ils organisent leur voyage en regardant "Échappée belle", souligne Alain Goury. Nous avons quelques retours à ce sujet, mais ce sont surtout les gens qui apparaissent dans l’émission qui s’en rendent compte : les artisans, les propriétaires de chambres d’hôte où l’on voit l’animateur s’installer… Ces derniers peuvent recevoir des centaines de coup de fil dès le soir de la diffusion pour réserver une chambre. On est très prescripteur ! »

De nouvelles échappées belles

Mais, à l’aube d’une 18e saison, existe-t-il encore de nouvelles échappées belles à découvrir ? Déjà, chaque animateur du programme a une personnalité qui permet d’explorer un même pays sous une facette inédite. « Ils ont chacun des conceptions différentes du voyage, on peut retourner plusieurs fois dans le même endroit sans faire la même émission, c’est un gros atout ». C’est le cas avec le programme diffusé par France 5 samedi à 21 heures « On a déjà dû faire quatre ou cinq émissions différentes sur le Maroc, admet Alain Goury. C’était même là qu’on avait tourné la première émission pendant l’été 2006. On a déjà rayonné autour de Marrakech, puis fait un numéro thématisé autour de la gastronomie. Là, c’est "de village en village". Cela permettait de montrer qu’au-delà des grands spots touristiques, il y a encore ce Maroc authentique. » Sinon, à la rentrée, la saison 18 sera l’occasion pour « Échappées belles » de se rendre pour la première fois en Côte d’Ivoire, en Estonie, ou encore dans la vallée de l’Ubaye, dans les Alpes-de-Haute-Provence.

Source: 20 Minutes