Grand Ajaccio : les séjours en gîte à la peine, fréquentation en baisse
"Nous tirerons des enseignements un peu plus tard, d'autant que les raisons objectives de ce qui ressemble malgré tout à une désaffection pour le secteur ne sont pas immédiatement déchiffrables. Très honnêtement, nous ne nous attendions pas à cette fréquentation en baisse sur le Grand Ajaccio. »
Dominique Chilotti, la directrice régionale des Gîtes de France Corse, et son équipe avec elle, se perd en conjectures face à une problématique à laquelle elle n'avait pas été confrontée jusque-là.
Si, sur l'ensemble des huit régions qui structurent le territoire, on enregistre actuellement dix points de moins qu'en 2022 en termes de taux d'occupation, avec 71 % pour juillet et 80 % pour août, la chute est plus rude encore dans le secteur ajaccien en ce qui concerne le taux de remplissage "alors que les chiffres étaient meilleurs en mai-juin sur l'avant-saison".
Plus inquiétant, des disponibilités restent à pourvoir sur le pic de fréquentation de l'été, c'est-à-dire les deux, voire trois premières semaines, du mois d'août.
À la clé, "un tiers des gîtes inoccupés sur l'ensemble de la Corse pour cette période sont implantés dans le Grand Ajaccio où nous disposons d'un fichier de 192 locations".
Réchauffement à la manœuvre
Il faudra bien trouver des explications, admet Dominique Chilotti, d'autant qu'il s'agit de rectifier le tir assez vite pour ne pas laisser les chiffres s'enkyster d'une année sur l'autre.
Parmi les raisons pouvant être évoquées, l'inflation avec des coûts qui ont augmenté et des ménages qui doivent compter, "sachant que dans l'île, tout est plus cher, même si cela concerne l'ensemble de la Corse".
Autre élément : la canicule qui sévit, d'autant que "nous avons aussi des réservations de dernière minute et que les prévisions météorologiques peuvent jouer. Nos collègues bretons, avec un climat beaucoup plus tempéré, font le plein. L'été dernier déjà, on lisait dans les avis clients qu'il faisait tellement chaud dehors que, même si l'hébergement était climatisé, il était impossible de profiter du séjour. Le réchauffement climatique n'est pas une illusion et il a des conséquences. Les vacanciers trouvent peut-être la Balagne, le Cap, ou l'Extrême-Sud davantage ventilés que le bassin d'Ajaccio, ce n'est pas à exclure".
Source: Corse Matin