Coupe du monde de football féminin : Hervé Renard, sélectionneur des Bleues, se " plonge entièrement dans cette cause "

July 23, 2023
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Le sélectionneur de l’équipe de France féminine de football, Hervé Renard, le 6 juin 2023 à Paris. FRANCK FIFE / AFP

Les Bleues disputent leur premier match de la Coupe du monde, dimanche 23 juillet, à midi (heure de Paris), contre la Jamaïque, à Sydney. Eliminées en quarts de finale des deux dernières éditions, elles espèrent cette année regoûter – au moins – aux demi-finales, comme en 2011. Propulsé au poste de sélectionneur en mars en remplacement de Corinne Diacre, Hervé Renard, figure expérimentée du football masculin, conjugue ambition sportive et défense des intérêts du football féminin. « A ma petite échelle, je veux faire avancer les choses », explique-t-il au Monde.

La surprise a été grande quand votre nom est sorti pour succéder à Corinne Diacre. Quel est le sens de votre engagement dans le football féminin ?

C’est une forme de respect. Je suis le football féminin depuis une dizaine d’années. Il y a une évolution importante, notamment depuis le Mondial 2019. C’est de mieux en mieux. L’important, c’est la beauté du football et la façon dont on le pratique.

Autour de vous, comment comment votre choix a-t-il été accueilli ?

Même dans ma famille, je vous le dis sincèrement, beaucoup de gens ont été surpris, avec les réflexions habituelles : « Tu ne vas pas aller dans le football féminin ? » Et pourquoi pas ? Je n’ai pas eu besoin de réfléchir bien longtemps. Les grandes échéances à venir [Mondial 2023 et JO 2024] m’ont fait franchir le pas. Grâce à mes nombreux voyages depuis vingt-et-un ans, j’ai des analyses différentes et une ouverture d’esprit très large. J’ai changé en tant qu’homme.

Vous avez vous-même contacté le groupe de travail chargé de choisir le nouveau sélectionneur…

Oui, j’ai fait passer le message par personne interposée. Sincèrement, je ne savais pas comment ça allait être pris. J’ai eu pas mal d’expériences de candidature où j’ai perdu, alors que j’étais dans les deux derniers. On a fait deux visios. J’ai essayé de convaincre, avec mes convictions et ma loyauté. Apparemment, ça a plu, mais je n’étais pas sûr que mon profil puisse les intéresser.

Vous avez souffert d’un certain manque de reconnaissance. Les Bleues n’étaient-elles pas, aussi, la seule chance d’accéder à votre rêve d’entraîner une sélection tricolore ?

J’ai souvent observé une banalisation des succès obtenus en dehors de l’Europe. Alors qu’il est difficile de gagner partout, en Afrique et en Asie. J’ai évoqué par le passé ce manque de reconnaissance, mais j’en suis revenu. Désormais, ça me fait sourire. J’ai passé quatre ans en Arabie saoudite, et on m’a complètement oublié. Quand on fait des qualifications à la Coupe du monde en finissant devant le Japon et l’Australie, ça mériterait une petite ligne [dans la presse].

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Source: Le Monde