À 1 h de Rennes, ce village fait partie des plus beaux de France
Fjord : « Ancienne vallée glaciaire envahie par les eaux marines ». Si la définition du Robert ne convient pas à l’estuaire de la Rance, puisque la vallée n’a pas été façonnée par les glaciers, son paysage, lui, s’apparente à certains fjords norvégiens.
Sur 20 km, le fleuve est en effet soumis aux influences maritimes : eau salée, faune marine… Sur ses rives, des vaches paissent paisiblement dans des prairies. Au bord de l’eau, les oiseaux marins festoient des trésors de la marée basse. À l’instar des fjords, le monde de la mer, l’armor, et celui de la terre, l’argoat, ne font qu’un.
Perle de la Rance, Saint-Suliac incarne cette fusion. Sur la grève, à marée basse, les bateaux s’échouent sur un sol mi-sableux, mi-vaseux. Essentiellement des embarcations de plaisance. Mais aussi des chippes et des doris, des barques typiques du coin.
Les premières servaient à la pêche au lançon. Les secondes étaient utilisées par les pêcheurs de morue à Terre-Neuve. Après leur campagne dans les eaux nordiques, elles étaient rachetées pour être utilisées dans le transport de matériaux sur la Rance.
Le bourg, classé parmi les plus beaux villages de France, est résolument tourné vers ce petit bout de mer. Ses ruelles pavées serpentent entre de vieilles demeures en pierre, parfois recouvertes de filets de pêche, pour rejoindre le port.
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Terres agricoles
Pourtant, quelques sites rappellent que le village profitait des terres agricoles. La rue des Besniers accueillait ainsi une ancienne manufacture où était tissé le lin cultivé à proximité. Aujourd’hui, la commune accueille toujours des exploitations agricoles et des maraîchers.
Ce double visage est particulièrement visible en prenant de la hauteur. Du Mont-Garrot, recouvert de bois et de champs, à 73 m au-dessus du littoral, on devine, à marée basse, les fondations d’un ancien camp viking. Le panorama le plus connu est celui de l’oratoire de Grainfollet.
En 1874, les pêcheurs de morues auraient fait un vœu. Si tous revenaient vivants de la campagne de pêche, ils construiraient un sanctuaire en l’honneur de la Vierge Marie. Il faudra attendre 1894 pour que tous reviennent saufs. Et que l’édifice voit le jour.
Source: Le Télégramme
