Essai Harley Davidson Nightster 975 : que vaut la moins chère des Harley ?

July 23, 2023
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A Milwaukee, on a phosphoré un bout de temps pour trouver une remplaçante à l’indéboulonnable 883 Sportster. D’autant qu’il fallait intégrer de la modernité, notamment mécanique, sans piétiner les sacro-saintes traditions maison. De prime abord, cette nouvelle Nightster tient sa place dans la grande famille Harley. Une selle au ras des ­pâquerettes (705 mm), un fin réservoir de 11,7 l recouvrant un gros bicylindre en V, un phare rond, peu de protection et… une aversion pour le duo ‒ à moins de piocher une selle arrière dans les innombrables options ‒, tout y est, y compris la position de conduite atypique, puisqu’il faut se pencher vers l’avant pour saisir le guidon ou pour lire le petit compteur digital, lequel d’ailleurs ne brille pas par sa lisibilité par temps ensoleillé. Plus regrettable, cette Nightster prête surtout le flanc à la critique côté présentation, avec un usage trop massif de plastique et des câbles trop voyants.

Harley Davidson Nightster 975 © Harley Davidson

Cœur de toute Harley, le V-Twin est bien là. Mais il fait, comme son nom l’indique, sa révolution. Refroidi par eau, ce 975 cm3 est dérivé du 1200 animant notamment le gros trail Pan America et n’offre pas les sensations typiques des machines de Milwaukee. Tout d’abord, on tend l’oreille et on cherche le fameux son “potatoe” traditionnel. Normes d’homologation obligent, il se fait discret et il faudra le libérer avec un échappement. Et ce n’est pas la seule surprise avec ce nouveau moteur qui développe 89 ch à 7 500 tr/mn et 95 Nm de couple à 5 750 tr/mn et qui demande à être cravaché pour être exploité, là où, chez ses ancêtres, les bas régimes étaient la norme. D’un côté, heureusement que cette Nightster se conduit dans les tours car, outre sa paresse à bas régimes, le passage de vitesses est très exigeant avec le pied gauche, le sélecteur s’avérant souple comme un shérif texan. C’est d’ailleurs le principal point noir du dernier bébé de Milwaukee.

Confort...raide

Pour le reste, cette Nightster ne fait pas dans le rustique et reçoit une électronique moderne. Entre la commande ­d’accélérateur ride-by-wire et différents modes de gestion moteur, nous sommes bien dans les années 2020. Le mode Sport est le plus efficace et offre une réponse plus précise à des gaz. Niveau confort, nous sommes clairement chez Harley. La Nightster est raide et, si elle est parfaite pour aller boire un verre dans un bar branché de la ville, les longs trajets réclameront un dos solide. En revanche, à condition que le bitume ne soit pas fripé, cette Nightster surprend par sa relative efficacité. Les courbes rapides sont avalées sans souci et dans une stabilité déroutante grâce à une rigidité accrue, de par son moteur porteur, et un empattement généreux. Evidemment, il ne faut pas lui demander la lune et rester vigilant sur les changements d’angle, où son poids de 221 kg finit par se faire sentir. Mais, sur ce point, comparé à la vieille Iron qu’elle remplace, la Nightster est plus rigoureuse, ce qui vaut aussi pour le freinage.

Ticket d’entrée élevé

Harley Davidson Nightster 975 © Harley Davidson

C’est au moment de passer à la caisse que les bikers en devenir vont tousser. Il faut dire qu’à 16 490 € pour la version de base (16 770 € pour notre version d’essai rouge), le ticket d’entrée dans le monde Harley-Davidson est désormais bien élevé. Une telle facture ne peut que rehausser le niveau d’exigence et, à de nombreux égards, cette Nightster ne coche pas toutes les cases. Pour la même somme, de nombreuses concurrentes, certes moins emblématiques, sont plus méritantes. Et si vous êtes un “H-D addict”, pour quelques centaines d’euros en plus (on se comprend), vous pourriez accéder au Sportster 1200 S qui embarque un moteur plus avantageux pour une machine plus valorisante, voire vous offrir le best-seller Sport Glide d’occasion. à vous de choisir !

Source: L'Automobile Magazine