Élections législatives en Espagne : la droite devant les socialistes, mais sans majorité à l'assemblée
La victoire du Parti populaire (PP) a été beaucoup moins large que prévue, ce qui pourrait permettre au premier ministre socialiste Pedro Sánchez de se maintenir au pouvoir.
Donnée largement gagnante des élections législatives en Espagne depuis des mois par tous les sondages, la droite n’a devancé dimanche soir que de justesse les socialistes du premier ministre socialiste Pedro Sánchez, qui, contre toute attente, conserve une chance de se maintenir au pouvoir grâce au jeu des alliances, selon des résultats partiels.
Après dépouillement de 99% des suffrages, le ministère de l'Intérieur projette 136 sièges pour le Parti populaire (PP) et 122 pour les socialistes, alors que le parti Vox, crédité de 33 sièges, est en troisième position, juste devant Sumar, formation de gauche radicale alliée de Sánchez, qui aurait 31 sièges. Il faut 176 voix pour obtenir la majorité absolue.
Au pouvoir depuis cinq ans, Sánchez se trouve dans une meilleure position que son rival et peut espérer se maintenir au pouvoir, car il a une chance d'obtenir le soutien des partis basques et catalans pour qui Vox est un épouvantail. Si aucune majorité viable ne se dessinait, de nouvelles élections pourraient avoir lieu, dans un pays qui a connu quatre élections générales entre 2015 et 2019.
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Des sondages favorables à la droite
Il s’agissait pourtant des plus importantes élections depuis l'avènement de la démocratie dans ce pays, les sondages des derniers jours ayant tous prédit une victoire du PP d'Alberto Núñez Feijoo. Avec la possible arrivée au pouvoir d'une alliance entre la droite traditionnelle et le parti ultranationaliste, ultraconservateur et europhobe Vox, qui rejette l'existence de la violence de genre, critique le «fanatisme climatique» et est ouvertement anti-LGBT et anti-avortement. Un tel scénario aurait marqué le retour au pouvoir de l'extrême droite en Espagne pour la première fois depuis la fin de la dictature franquiste en 1975, il y a près d'un demi-siècle.
Alberto Núñez Feijoo avait déclaré après avoir voté qu'il espérait que l'Espagne «entame une nouvelle ère». Cette élection est «très importante (...) pour le monde et pour l'Europe», avait estimé, de son côté Pedro Sánchez.
Source: Le Figaro