Législatives en Espagne : la droite devance de peu les socialistes, sans obtenir de majorité absolue
Le Parti populaire (droite) est arrivé en tête dimanche soir aux élections législatives espagnoles, sans obtenir de majorité absolue. Alors qu'Alberto Núñez Feijóo a revendiqué sa victoire, le Premier ministre socialiste a estimé que la droite et l'extrême droite ont été "battues".
Des partisans du Parti Populaire se réjouissent des résultats à Madrid, devant le siège du PP, dimanche 23 juillet 2023.
Publicité Lire la suite
Le Parti populaire (PP, opposition de droite) d'Alberto Núñez Feijóo est arrivé en tête, dimanche 23 juillet au soir, selon des résultats quasi-définitifs aux élections législatives en Espagne. Mais ne dispose pas d'une majorité pour former un gouvernement.
Alberto Núñez Feijóo a revendiqué sa victoire. "En tant que candidat du parti ayant obtenu le plus de voix, je crois qu'il est de mon devoir" de tenter de "former un gouvernement", a-t-il déclaré, devant le siège du PP à Madrid.
Après dépouillement de plus de 99 % des suffrages, le PP totalisait 136 sièges sur un total de 350 au congrès des députés et le parti d'extrême droite Vox, son seul allié potentiel, 33 sièges.
Le PP gagnait donc 47 sièges de plus que lors des précédentes élections, en 2019, mais était loin des 150 sièges que visait Alberto Núñez Feijóo. Surtout, le PP et Vox, qui a perdu du terrain par rapport au dernier scrutin, ne totalisent que 169 sièges, alors que la majorité absolue est fixée à 176. Le Parti socialiste de Pedro Sánchez est, lui, crédité de seulement 122 députés et Sumar, son allié de gauche radicale, de 31.
Sánchez a des chances de conserver son poste
Donné perdant par tous les sondages, le Parti socialiste du Premier ministre sortant Pedro Sánchez est parvenu à limiter les gains de l'opposition de droite et conserve, contre toute attente, une chance de se maintenir au pouvoir in extremis grâce au jeu des alliances.
"Le bloc rétrograde du Parti populaire et de Vox (parti d'extrême-droite) a été battu", a lancé Pedro Sánchez devant des militants socialistes enthousiastes réunis devant le siège du Parti socialiste dans le centre de Madrid. "Nous qui voulons que l'Espagne continue à avancer sommes beaucoup plus nombreux."
À lire aussiLégislatives en Espagne : Sanchez compte sur "la peur de l’arrivée de l’extrême droite"
Au vu des résultats, Pedro Sánchez semble en mesure de rassembler sur son nom 172 députés, soit plus que le chef du PP, et pourrait donc être reconduit au pouvoir, à condition que le parti de l'indépendantiste catalan Carles Puigdemont ne vote pas contre lui.
Dans le cas contraire, l'Espagne, qui a déjà connu quatre élections générales entre 2015 et 2019, se retrouverait dans une nouvelle situation de blocage politique et pourrait être condamnée à un nouveau scrutin.
Habitué des coups de poker, Pedro Sánchez conserve donc des chances de réussir son dernier pari.
Voulant reprendre l'initiative après la déroute de la gauche aux élections locales de la fin mai, il a convoqué ce scrutin anticipé et fait campagne sur la peur d'une entrée au gouvernement de Vox, qui dirige déjà avec le PP trois régions sur les 17 que compte le pays, afin de mobiliser l'électorat de gauche. Une stratégie qui semble avoir payé, la participation ayant atteint près de 70 %, soit 3,5 points de plus que lors du dernier scrutin, en novembre de 2019.
Une élection scrutée de près en Europe
Cette élection est "très importante (...) pour le monde et pour l'Europe", avait estimé le socialiste Pedro Sánchez, au pouvoir depuis cinq ans.
Le scrutin a suscité un intérêt inhabituel à l'étranger en raison de la possible arrivée au pouvoir d'une alliance entre la droite traditionnelle et Vox, un parti ultranationaliste, ultraconservateur et europhobe qui rejette l'existence de la violence de genre, critique le "fanatisme climatique" et est ouvertement anti-LGBT+ et anti-avortement.
Un tel scénario, qui semble maintenant très improbable, aurait marqué le retour au pouvoir de l'extrême droite en Espagne pour la première fois depuis la fin de la dictature franquiste en 1975, il y a près d'un demi-siècle.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine Je m'abonne
Source: FRANCE 24