PHOTOS - Éric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice en visite à Valence ce mardi

July 25, 2023
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Le ministre de la Justice inaugure la Structure d'Accompagnement à la Sortie à la prison de Valence dans la Drôme

Éric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice et Garde des Sceaux, est arrivé à Valence ce mardi 25 juillet peu après 9 heures. Il a inauguré la SAS, structure d'accompagnement vers la sortie. Il doit ensuite se rendre au Palais de Justice.

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Accompagner les détenus en fin de peine

Cette SAS, la première en Auvergne-Rhône-Alpes, doit accueillir les premiers détenus dès l'automne 2023, dès le 2 novembre. Les surveillants seront formés à cet accompagnement individualisé en septembre. Les premiers détenus seront transférés à partir du 2 novembre.

D'une capacité de 120 places, cette nouvelle structure est réservée aux détenus en fin de peine de toutes les prisons de la région. L'objectif est de les aider à mieux se préparer à sortir de détention. Ce sont les détenus qui n'avaient pas de travail avant, ou étant peu aidés par leur famille, qui seront suivis dans ce nouveau mode de détention. La SAS aura également un quartier de semi-liberté d'environ 30 places.

Ce nouveau bâtiment de presque 5277 mètres carrés a couté 25,3 millions d'euros. Le ministre à précisé lors de sa visité : "il s'agit de réinsertion, mais aussi de limiter la surpopulation carcérale".

"L'autonomisation et la responsabilisation du détenu, c'est l'objectif pour une lutte contre la récidive, celle-ci est plus élevée selon les statistiques lors d'une sortie 'sèche'. C'est l'illustration concrète d'une justice moderne."

- - Alexandre Berthaud - Radio France

- - Alexandre Berthaud - Radio France

Des annonces face au manque de personnel

À l'issue de son déplacement dans la Drôme, le ministre doit rencontrer des surveillants et faire des annonces sur leur statut de fonctionnaire. Aujourd'hui en catégorie C, ils vont passer en catégorie B en 2024 avec à la clé une petite augmentation et surtout la possibilité d'embaucher des contractuels, car le manque d'effectif est criant. Cela permettra de passer du premier au troisième grade en neuf ans plutôt que 13 années. L'indemnité spécifique va augmenter progressivement jusqu'en 2026. En 2024, le premier grade du corps des surveillants sera identique à celui des policiers (indice 527) soit une augmentation de 216 euros en moyenne en deux ans. Entre 2017 et 2023, l'augmentation nette a été d'environ 500 euros selon le ministre. Les premiers surveillants actuellement en fonction vont être réhaussés de grade plus vite. "Tout cela traduit un engagement fort cis à vis de la troisième force de sécurité publique, pour assurer une meilleure attractivité, nous avons besoin d'un recrutement d'envergure."

"Vous exercez un métier exigeant difficile, exposé, sensible Il est au cœur de relations humaines primordiales. Il est devenu impératif de valoriser ce métier."

À Valence en ce moment au centre pénitentiaire, il manque plus de 80 surveillants sur 240. Un tiers de l'effectif en moins. Certains en arrêt maladie, d'autres en détachement ailleurs, certains encore qui ont préféré démissionner. Quant à l'effectif des détenus, il ne cesse d'augmenter. Ils sont en ce moment 467 pour 344 places, soit un taux de surpopulation de 137%.

Éric Dupont-Moretti, le ministre de la Justice en visite à Valence ce mardi © Radio France - Alexandre Berthaud

Des métiers peu attractifs

Les métiers de la pénitentiaire ont du mal à trouver preneur. Par exemple, il y a 300 postes environ à pourvoir en Auvergne-Rhône-Alpe, mais seulement 90 candidats se sont présentés pour passer le concours cette année dans la région. Un surveillant débutant est rémunéré aux alentours de 1500 euros nets mais "on fait des nuits des weekends, on bosse les jours fériés et on voit pas la lumière du jour" explique un gardien.

Visite au palais de justice

Après l'inauguration au centre pénitentiaire, Éric Dupond-Moretti doit se rendre au palais de justice de Valence pour discuter avec les magistrats et les fonctionnaires qui eux aussi ont beaucoup à lui dire. Les greffiers du tribunal judicaire étaient en grève il y a trois semaines pour réclamer des augmentations et un meilleur statut.

Source: France Bleu