Marseille : nouvelle enquête ouverte pour des soupçons de violences policières pendant les émeutes

July 25, 2023
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CLEMENT MAHOUDEAU / AFP CLEMENT MAHOUDEAU / AFP

POLICE - Les jours se suivent et se ressemblent à Marseille. Ce lundi 24 juillet, le parquet de la cité phocéenne a ouvert une nouvelle enquête concernant des faits présumés de violences policières lors des nuits d’émeutes entre fin juin et début juillet dans la cité phocéenne, à la suite d’une plainte déposée par un jeune homme.

L’enquête a été ouverte des chefs de « violences volontaires en réunion ayant entraîné une mutilation ou infirmité permanente par personne dépositaire de l’autorité publique et avec arme », a indiqué à l’AFP le parquet, confirmant une information du quotidien régional La Provence.

Le parquet n’a cependant pas voulu détailler le nombre de fonctionnaires de police concernés, précisant juste que les faits se seraient déroulés dans la nuit du 30 juin au 1er juillet. Lors de cette nuit, le centre de Marseille avait été en proie à de violentes émeutes qui avaient suivi la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans tué par un policier à Nanterre lors d’un contrôle routier le 27 juin.

L’annonce de cette nouvelle enquête du parquet intervient dans un contexte bien particulier pour Marseille, où quatre policiers ont déjà été mis en examen la semaine dernière et l’un d’eux placé en détention provisoire. Ils sont soupçonnés d’avoir roué de coups un jeune homme en marge des émeutes début juillet.

Le jeune homme avait affirmé au quotidien La Provence avoir reçu un tir de LBD dans la tempe, avant d’être frappé par un groupe de quatre à cinq personnes. « Il a été tiré comme un lapin puis roué de coups », avait ensuite dénoncé son avocat, Me Jacques-Antoine Preziosi, précisant que le certificat médical initial du jeune homme faisait état de 60 jours d’ITT.

En République, « nul n’est au-dessus de la loi »

Ce placement en détention provisoire a depuis suscité la colère des policiers, soutenus par le directeur général de la police. Certains ont d’ailleurs démarré une fronde pour dénoncer la détention provisoire du policier impliqué.

Les syndicats de magistrats, eux, ont jugé « gravissimes » les déclarations du directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, souhaitant la libération de ce policier de la BAC de Marseille. « Le savoir en prison m’empêche de dormir », avait d’ailleurs déclaré le patron de la DGPN dans cette interview donnée au Parisien dimanche.

Depuis la Nouvelle-Calédonie, le président de la République Emmanuel Macron a dit lundi comprendre « l’émotion » des policiers, tout en précisant que « nul en République n’est au-dessus de la loi ».

Opposer la police et la justice est « inexact », « stupide » et « dangereux », a de son côté déclaré ce mardi 25 juillet Raphaël Balland, président de la conférence nationale des procureurs de la République. Interrogé à son tour sur les propos du patron de la police nationale, Raphaël Balland a estimé que Frédéric Veaux « n’a jamais eu l’intention de discréditer une décision de justice et de créer une polémique ».

« Ceux qui sortent grandis de cette opposition entre police et justice c’est les ennemis de la démocratie et même de la République », dit le président de cette association regroupant les procureurs, née en 2002.

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Source: Le HuffPost