" Jour J " pour la Fed et pour les investisseurs avec une foule de publications trimestrielles à la clé

July 26, 2023
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Par John Wiburg

Publié le 26 juil. 2023 à 8:31 Mis à jour le 26 juil. 2023 à 8:36

La Bourse de Paris est attendue en baisse après deux séances poussives. Deux forces vont tenir les investisseurs en haleine ce mercredi : la décision monétaire de la Réserve fédérale américaine dans la soirée et pas moins de 10 publications de résultats ou chiffres d’affaires au sein du Cac 40. Par ailleurs, Microsoft et Alphabet ont connu des fortunes diverses, le premier ayant vu la croissance de son activité dans le cloud ralentir, contrairement au second.

La banque centrale américaine s’apprête à annoncer, dans la soirée, une hausse de 25 points de base de ses taux directeurs à 5,25%-5,5%, qui serait la onzième depuis mars 2022 et porterait le taux des Fed funds à son plus haut depuis janvier 2001. Lors de sa conférence de presse, Jerome Powell, le président de l’institution, devrait maintenir un ton offensif en répétant que la banque centrale reste focalisée sur l’inflation et dépendante des données macroéconomiques. Pour la plupart des économistes le resserrement de ce soir devrait être le dernier, mais certains estiment que la Fed pourrait « passer son tour » en septembre avant une hausse de 25 points de base en novembre, arguant que l’effet de base favorable sur l’inflation tend à se dissiper.

La rhétorique de la Fed va vite devenir caduque

Cependant, « quelle que soit la rhétorique adoptée lors de la réunion, elle deviendra vite caduque. Le Symposium économique annuel de la Fed à Jackson Hole se tiendra fin août et deux nouveaux rapports sur l’emploi et l’inflation sont prévus avant la réunion du comité de politique monétaire de septembre. Ils seront plus instructifs quant aux perspectives de la politique monétaire, selon nous », signale Xiao Cui, économiste sénior chez Pictet Wealth Management.

Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à 10 ans se détend de 2 points de base à 3,8915% et celui de l’échéance à 2 ans, la plus réactive aux anticipations sur les taux d’intérêt, diminue également de 2 points de base à 4,8824%.

A Wall Street, le Dow Jones a aligné une douzième séance de hausse d’affilée mardi et se trouve à un cheveu du record de treize sessions consécutives inscrit en 1987. Environ un quart des sociétés du S&P 500 ont publié leurs résultats du deuxième trimestre et près de 79% d’entre elles ont dépassé le consensus. Microsoft et Alphabet ont dévoilé leurs comptes après la clôture à New York. Le géant du logiciel a certes publié un bénéfice et un chiffre d’affaires supérieurs aux attentes, mais la croissance dans le cloud a déçu. A l’inverse, la maison mère de Google a vu ses revenus provenant de la publicité numérique et du cloud progresser, ce qui lui a permis de dépasser les prévisions des analystes. Dans les transactions avant-Bourse, Microsoft recule de 3,7%, tandis qu’Alphabet progresse de 6%.

Tous les secteurs concernés par les résultats

Le secteur bancaire devrait attirer l’attention alors que les résultats trimestriels de Deutsche Bank se sont révélés supérieurs aux attentes malgré une baisse de 27% de son bénéfice et la hausse de ses coûts.

Stellantis a de nouveau publié des résultats record au premier semestre grâce à la hausse de ses ventes en Europe et en Amérique du Nord. Le constructeur automobile a réalisé sur les six premiers mois de l'année un chiffre d'affaires de 98,4 milliards d'euros (+12%), un bénéfice opérationnel ajusté de 14,1 milliards (+11%) et un bénéfice net de 10,9 milliards (+37%). Plusieurs analystes interrogés par Reuters attendaient un chiffre d'affaires de 96,8 milliards d'euros et un bénéfice opérationnel ajusté de 12,1 milliards. La marge opérationnelle s’est en revanche tassée à 14,4%, contre 14,5% un an plus tôt.

Renault et Nissan ont annoncé avoir conclu les accords définitifs prévus par l'accord-cadre engageant signé et annoncé le 6 février dernier, en vue du rééquilibrage de leur alliance née en 1999. Selon ces accords définitifs, Nissan s'est engagé à investir jusqu'à 600 millions d'euros dans le capital d'Ampere, à l'occasion de son introduction à la Bourse de Paris, qui devrait intervenir au premier semestre de l'année prochaine. Ampere est la future filiale de Renault dédiée aux véhicules électriques et aux logiciels.

Danone a confirmé ses objectifs annuels après avoir fait état d'un bénéfice net par action pour le premier semestre en progression de 7,6% à 1,76 euro, tiré notamment par un effet prix en hausse. Le groupe agroalimentaire avait relevé en avril sa prévision de croissance du chiffre d'affaires pour 2023 entre 4% et 6% en données comparables et dit viser une « amélioration modérée » de la marge opérationnelle courante. Il a par ailleurs indiqué qu'il allait déconsolider ses activités EDP Russie en juillet, entraînant une dépréciation cash d'environ 200 millions d'euros.

Orange a vu son chiffre d'affaires progresser de 2,6% à données comparables au deuxième trimestre, porté par l'augmentation des prix, qui a stimulé la performance des services de détail et des ventes d'équipements, et compensé les pertes de revenus des services opérateurs. Sur le semestre, l’opérateur enregistre un résultat d'exploitation en baisse de 11,2% en comparable, à 2,14 milliards d'euros. Cette baisse s'explique par le complément de 257 millions d'euros aux dispositif Temps partiel séniors, à la suite de la réforme des retraites en avril dernier, explique l'entreprise.

Worldline a confirmé ses perspectives pour 2023, après avoir dégagé au premier semestre des résultats qu'il qualifie de « bons ». Pour cette année, le spécialiste des paiements électroniques prévoit toujours une croissance organique de son chiffre d'affaires comprise entre 8% et 10%. Il vise également une progression de plus de 100 points de base de sa marge d'excédent brut opérationnel (EBO) et la conversion de 46% à 48% de son EBO en flux de trésorerie disponible.

Déception chez Eurofins Scientific, qui revoit à la baisse ses prévisions annuelles à la suite de résultats semestriels pénalisés par l'inflation et la chute de ses activités en lien avec le Covid-19. Pour 2023, le spécialiste de la bioanalyse anticipe désormais un excédent brut d'exploitation ajusté de 1,32 à 1,37 milliard d'euros, contre 1,35 à 1,4 milliard d'euros auparavant. Il table par ailleurs sur un chiffre d'affaires compris entre 6,45 et 6,55 milliards d'euros, contre 6,6 à 6,7 milliards précédemment.

EssilorLuxottica a fait état d'une hausse de son chiffre d'affaires au deuxième trimestre, grâce à la croissance des ventes au détail en Europe et au Moyen-Orient ainsi qu'à la poursuite de la reprise en Chine. Le chiffre d'affaires total sur la période avril-juin a atteint 6,7 milliards d'euros, soit une augmentation sur un an de 4,9% à taux de change constant.

LVMH a fait part d’un rythme de croissance inchangé, de 17% en données comparables, entre le premier et le deuxième trimestre. L’activité a repris des couleurs en Chine au fil du semestre, alors que les Etats-Unis marquaient le pas. Sur l'ensemble du premier semestre, le chiffre d'affaires de LVMH s'est établi à 42,24 milliards d'euros, en progression de 15% sur un an.

Nexans a relevé ses objectifs financiers pour l'exercice 2023 et publié un excédent brut d'exploitation (Ebitda) record et supérieur aux attentes des analystes au titre du premier semestre. L'Ebitda s'est établi à 354 millions d'euros, un record, au premier semestre, contre 308 millions d'euros pour la période correspondante de 2022, reflétant une marge d'Ebitda de 10,7%, contre 9,1% un an plus tôt. Sur l'ensemble du premier semestre, le groupe a dégagé un bénéfice net de 134 millions d'euros, contre 199 millions d'euros à la même période de 2022.

Verallia a relevé sa prévision de résultat pour cette année, après une forte progression de son chiffre d'affaires et de ses marges au premier semestre, à la faveur notamment de la hausse des prix. Le fabricant d’emballages en verre dit s'attendre désormais à un excédent brut d'exploitation (Ebitda) ajusté compris entre 1,1 milliard et 1,25 milliard d'euros pour l'exercice entier, alors qu'il tablait auparavant sur un montant « supérieur » à 1 milliard d'euros. Il a également confirmé son objectif de dégager une croissance de ses revenus supérieure à 20% cette année.

M6 a annoncé une progression de 14,5% de son bénéfice net à 106,5 millions d’euros au premier semestre, mais le résultat opérationnel courant a diminué de 16,2% à 135 millions d’euros, soit une marge opérationnelle de 21,7%.

Source: Investir