Confortée à Matignon, Elisabeth Borne affiche au Havre une " estime réciproque " avec Edouard Philippe

July 26, 2023
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La première ministre, Elisabeth Borne, en compagnie d’Edouard Philippe, maire du Havre et ancien premier ministre, au Havre, le 25 juillet 2023. CYRIL BITTON / DIVERGENCE POUR LE MONDE / CYRIL BITTON

Ce mardi 25 juillet, Elisabeth Borne et Edouard Philippe ont pris le même bateau. A quelques milles au large du Havre, l’ancien premier ministre montre à l’actuelle locataire de Matignon les « grosses bêtes » que sont les porte-conteneurs. Arrivée dans la matinée dans la ville normande, pour annoncer la prochaine mise en œuvre de deux projets titanesques visant à décarboner l’industrie portuaire, Elisabeth Borne écoute, concentrée, le maire du Havre lui décrire toute la poésie qu’il voit dans la marine marchande. Ça tangue parfois. Edouard Philippe s’assoit tandis que la première ministre reste debout, solide sur ses appuis, protégée par un épais ciré.

Cette escapade havraise, alors que le chef de l’Etat est en déplacement pour plusieurs jours en Nouvelle-Calédonie, était prévue de longue date. Mais ce n’est pas tout à fait un hasard si la première ministre a choisi d’aller saluer Edouard Philippe pour son premier déplacement, depuis qu’Emmanuel Macron lui a renouvelé sa confiance, une semaine plus tôt. Le chef du parti Horizons est de ceux qui ont soutenu Elisabeth Borne face aux vents contraires.

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Rendue responsable du fiasco de la réforme des retraites, qui a jeté des millions de Français dans la rue, la première ministre était en sursis. Dès le 22 mars et l’installation d’une période de « cent jours », décrétée par Emmanuel Macron pour « apaiser » le pays, bruissait la rumeur de son départ, accompagné d’un remaniement d’ampleur pour redonner de l’élan à un quinquennat parti du mauvais pied. Les noms d’un probable successeur s’égrenaient dans la presse, allant du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, à l’ancien ministre de l’agriculture Julien Denormandie, proche d’Emmanuel Macron… Toutes les hypothèses ont finalement été balayées par le chef de l’Etat qui, lundi, a encore décrit le maintien de sa première ministre comme le choix de la « continuité » et de « l’efficacité ». « La première ministre est la paille et le grain chargés de faire germer ce que le président a semé. Sans avoir l’assurance de pouvoir le récolter », décrit un conseiller élyséen.

Absence de « cynisme »

Au Havre, « le temps est clément, depuis plusieurs jours déjà », souligne Edouard Philippe, s’adressant à celle qui fut ministre dans son gouvernement. Comme agacé par les mots du chef de l’Etat qui, à Nouméa, l’a décrit comme un « ami » apte à « prendre le relais » de sa présidence, alors qu’il tente de se distancier d’Emmanuel Macron avant de se lancer lui-même dans la course à la présidentielle de 2027, le maire du Havre n’est que miel avec la locataire de Matignon.

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Source: Le Monde