Jim Skea devient le nouveau président du GIEC, le groupe d’experts sur le climat

July 26, 2023
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Le Britannique Jim Skea, enseignant en énergies durables, lors d’une session du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), le 2 août 2019 à Genève. FABRICE COFFRINI / AFP

La science climatique a un nouveau visage. Le Britannique Jim Skea, presque 70 ans, a été élu président du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), dont les rapports établissent le consensus scientifique sur le dérèglement climatique, mercredi 26 juillet. Il a été choisi par 57 % des voix face à la Brésilienne Thelma Krug (43 %), après le vote des 195 Etats membres de l’institution à Nairobi (Kenya). Ce nouveau patron dirigera les travaux de centaines de scientifiques pour le reste de la décennie. Il remplace le Sud-Coréen Hoesung Lee, désigné en 2015.

Jim Skea, enseignant en énergies durables à l’Imperial College London, était le coprésident du groupe de travail 3 du GIEC sur l’atténuation du changement climatique de 2015 à 2023. Cet Ecossais, impliqué dans l’institution onusienne depuis les années 1990, préside la commission écossaise pour une transition juste, et a également cofondé le comité britannique sur le changement climatique, qui évalue les politiques et éclaire le gouvernement et le Parlement.

Il devient le cinquième président du GIEC, créé en 1988 sous l’égide de l’ONU afin d’évaluer et de synthétiser l’état des connaissances scientifiques sur le changement climatique – ses causes, ses conséquences et les solutions possibles pour le limiter. Ses épais rapports, publiés tous les cinq à sept ans, aiguillent les décideurs politiques et servent de base aux négociations climatiques. L’institution a reçu le prix Nobel de la paix en 2007, conjointement avec l’ancien vice-président des Etats-Unis Al Gore.

Parmi les trois autres candidats en lice figuraient, outre la Brésilienne Thelma Krug, ancienne chercheuse à l’Institut national de recherche spatiale au Brésil et déjà vice-présidente du GIEC, la Sud-Africaine Debra Roberts, biogéographe spécialisée dans les questions d’urbanisation et actuelle coprésidente du groupe de travail 2 de l’instance, consacré aux impacts du changement climatique sur les sociétés et les écosystèmes ainsi que le climatologue belge Jean-Pascal van Ypersele, candidat malheureux de la dernière élection et ancien vice-président du GIEC. Tous sont âgés de 62 à 72 ans.

Compétences scientifiques et politiques

La nomination de deux femmes candidates était une première en trente-cinq ans d’existence du GIEC. De nombreuses voix poussaient pour que l’une d’entre elles devienne présidente et représente l’Afrique ou l’Amérique du Sud, ce qui aurait également été inédit. La féminisation de l’instance progresse mais reste encore lente : environ 30 % des auteurs des rapports du dernier cycle d’évaluation sont des femmes, contre 10 % auparavant.

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Source: Le Monde