La victime Hedi " va vraisemblablement perdre l'œil gauche " selon son avocat
Moins d’un mois après avoir été victime d’un tir de LBD dans le centre-ville de Marseille, les nouvelles pour Hedi ne seraient pas très bonnes à en croire son conseil. Selon Me Jacques-Antoine Preziosi joint par 20 Minutes Marseille, son client âgé de 21 ans n’a que peu d’espoir sur son état de santé suite à un rendez-vous ophtalmologique honoré ce mercredi. « Il va vraisemblablement perdre l’œil gauche », s’alarme l’avocat.
Pour rappel, Hedi a expliqué avoir été passé à tabac dans la nuit du 1er au 2 juillet par un groupe de quatre à cinq personnes qu’il avait identifiées comme des policiers de la BAC. Le jeune homme, accompagné d’un ami, les salue. « On a vu qu’ils avaient pas envie de discuter avec nous, explique Hedi à Konbini dans une récente vidéo. Et ensuite, ça a commencé. En me retournant, j’ai reçu un impact dans la tête. Au début, je savais pas bien ce que c’était. Je suis tombé au sol. Quand j’ai voulu me relever, on m’a attrapé et on m’a traîné dans un petit coin où il faisait tout noir. Et ensuite, on a commencé à me frapper. Il y en a un qui s’est allongé sur moi donc je ne pouvais pas bouger. Et il y en a qui m’ont frappé avec les poings, d’autres avec les matraques. »
Le jeune homme a notamment reçu un tir de LBD dans la tempe. Il a été immédiatement opéré en neurochirurgie. Une partie de l’os crânien lui a été enlevée. « J’ai eu un trauma crânien » rapporte-t-il à Konbini. Le jeune homme a également été victime d’une fracture de la mâchoire. Quatre policiers marseillais ont été mis en examen dans ce dossier. L’un d’eux a été placé en détention, provoquant une vague de colère et d’arrêt maladie au sein de la police.
« Il n’y a pas un mot pour la victime qu’il est »
Outre son état de santé, la victime serait par ailleurs « très affectée » par les prises de position au plus haut sommet de l’Etat sur cette affaire. « Mon client a vu à quel point le président de la République, la Première ministre ou encore le garde des Sceaux passent la brosse à la police et il n’y a pas un mot pour la victime qu’il est », ajoute Me Preziosi. « Ils évoquent les bourreaux et oublient la victime. Il n’y a pas un mot de compassion. C’est très étrange. »
En début de semaine, le directeur général de la police Frédéric Veaux avait apporté dans la presse son soutien à la mobilisation contre l’incarcération d’un agent de la BAC dans ce dossier, suscitant l’indignation des magistrats et de la classe politique et poussant l’exécutif à réagir.
Une cagnotte rouverte
Depuis la Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron s’était refusé à commenter les propos du patron de la police. Il avait cependant dit comprendre « l’émotion » des policiers, avant de lâcher : « Nul en République n’est au-dessus de la loi ».
Fermée après des signalements, notamment en provenance de l’adjointe au maire de Marseille Samia Ghali, une cagnotte a été récemment rouverte pour aider les familles des quatre policiers marseillais mis en examen. Près de 55.000 euros ont d’ores et déjà été récoltés à l’heure où ces lignes sont écrites. Gérald Darmanin recevra les organisations syndicales de policiers dans la soirée.
Source: 20 Minutes