Léon Marchand, triple champion du monde grâce à des coulées ahurissantes : "Il est peut-être meilleur que Phelps"

July 27, 2023
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L'impression visuelle est fascinante. Léon Marchand a pris un départ piano ? Pas de souci, ses différences les plus nettes ne se font pas à la puissance des bras mais bien à la grâce de ses coulées. Dans ces Mondiaux, le Français aura parfois eu des airs de sirènes à l'agilité incroyable pour prolonger son temps sous l'eau. Une preuve ? Selon les calculs, sur son 400m 4 nages record réalisé dimanche , il aura parcouru… 100m sous l'eau.

Ce jeudi, sans doute fatigué par ses efforts passés, il aura insisté plus que de raison sur ce passage obligé technique mais ô combien décisif. Après son premier 50m, il n'était "que" troisième à la touche. Sa coulée incroyable lui aura permis de s'isoler en tête avec Carson Foster avant même de débuter le dos. Mais c'est sa toute dernière, sur la transition brasse-crawl, qui fut hypnotique. "La dernière m'a tué !", se marrait-il après coup en zone mixte. Elle a surtout tué la concurrence.

Les autres le font un peu moins...

Si le grand public a pu être soufflé par la sirène Marchand, les habitués ont été moins surpris. Mais tout aussi bluffés par ce don tombé du ciel. "En fait, il a toujours aimé être sous l'eau, explique ainsi Nicolas Castel, son entraîneur historique. Depuis petit, il aimait être sous l'eau, faire des ondulations. C'était peut-être moins remarquable parce que par rapport à d'autres, c'était moins impressionnant. Et puis vers 13-14 ans, il a commencé à faire la différence à ce niveau-là".

A croire que le club toulousain des "Dauphins du Toec" l'a inspiré. Là où d'autres insistent sur la puissance, Marchand travaille sa technique dans cet exercice moins flashy mais terriblement efficace. "Il s'est dit que ses coulées, il allait les pousser et les optimiser au maximum. Il a compris qu'il fallait être fort sous l'eau, et voilà, continue Castel. Les autres le font un peu moins donc forcément, il gagne du temps par rapport à ses adversaires".

Entraîneur mythique de Michael Phelps désormais aux côtés de Marchand, Bob Bowman ne disait pas autre chose l'an passé : "Léon est probablement le meilleur sous l'eau, il est peut-être même meilleur que Michael Phelps. Actuellement, c'est sans doute le meilleur nageur du monde sous l'eau". Cette facilité est désormais devenue une nécessité pour Marchand, glouton moderne confronté à un calendrier démentiel à l'heure de chasser toutes ces breloques dorées.

L'OVNI Léon Marchand à Fukuoka Crédit: Getty Images

Pas le plus rapide mais le plus régulier

Ses coulées sont une arme secrète qu'il sait dégainer en temps voulu, à l'heure d'une série qui tourne "mal" mais surtout en finale pour faire la différence. "En général en séries et en demi-finale, j'essaye de me retenir un peu parce que ça crame vite les jambes, expliquait ainsi le héros de ces Mondiaux après son triplé. C'est ce que je fais à l'entraînement tous les jours, j'ai un peu l'habitude de le faire, ce sont des choses qui font vraiment mal au niveau des poumons, au niveau des jambes, etc. Ce n'est pas toujours facile mais quand on voit qu'on gagne de l'avance grâce à ça, c'est assez sympa."

Plus la distance est longue, plus les différences sont dingues, selon Nicolas Castel. Car sa coulée n'est pas la plus rapide au monde. Mais c'est sans doute la plus régulière. "Si on le prend juste sur un 50 m par exemple, sur la première coulée, il ne sera peut-être pas le plus rapide, estime-t-il. Ce n'est peut-être pas le plus puissant, mais en revanche il a cette capacité à le faire sur toutes les coulées, sur toute la durée de l'épreuve. C'est ça qui est vraiment fort".

Source: Eurosport FR