Les grèves à la SNCF contre la réforme des retraites ont provoqué un manque à gagner de 500 millions d’euros
LIONEL BONAVENTURE / AFP LIONEL BONAVENTURE / AFP
TRANSPORTS - Beau temps à la SNCF malgré l’impact des grèves. Avec un chiffre d’affaires en hausse de 2,2% au premier semestre, à 20,7 milliards d’euros, tous les indicateurs sont au vert (ou presque) à la SNCF en 2023. Seul ombre au tableau : les grèves, dont l’impact économique est estimé à un demi-million d’euros dans les comptes de l’entreprise.
Sans le mouvement social contre la réforme des retraites, le résultat net du groupe SNCF aurait été encore plus flatteur. Il s’élève à 158 millions d’euros, en net recul par rapport au premier semestre de l’an dernier (928 millions d’euros).
Selon la SNCF, les 14 journées de grève interprofessionnelle, ainsi que la grève reconductible lancée le 7 mars par tous les syndicats du groupe, ont largement amputé ce résultat net semestriel d’environ 400 millions d’euros. Au total, les grèves ont coûté 500 millions à l’entreprise, affirme la direction.
L’année dernière, les résultats historiques de la SNCF avaient été portés par la performance remarquée du logisticien Geodis. Mais cette année, « SNCF Voyageurs s’est substitué à Geodis en locomotive du chiffre d’affaires du groupe », a souligné le directeur financier, Laurent Trevisani. L’entreprise de logistique a en effet marqué le pas, comme l’ensemble du secteur, en raison du « ralentissement économique mondial et de la normalisation des taux de fret sur l’aérien (-19%) et le maritime (-14%) ».
Succès des voyages longue distance
« Les Français plébiscitent le train et c’est une bonne nouvelle », a toutefois salué le président du groupe ferroviaire, Jean-Pierre Farandou, cité dans le communiqué de résultat de la société publique. Après une année 2022 historique, où elle a réalisé un chiffre d’affaires record, la SNCF a poursuivi sur sa lancée au premier semestre 2023, grâce en particulier à l’engouement inédit des Français pour le train.
La compagnie SNCF Voyageurs -chargée de faire rouler les trains- a vu son chiffre d’affaires augmenter de 11,3% à 9,3 milliards d’euros. Le succès des voyages longue distance a profité au TGV, traditionnelle locomotive de la société, malgré « une inflation significative, en particulier sur l’énergie électrique ».
La SNCF, qui se réjouit d’un trafic ferroviaire à « des niveaux historiques », indique que l’augmentation de son chiffre d’affaires résulte d’un meilleur taux de remplissage de ses trains, pleins à 80% pour le TGV, soit 4 à 5 points de plus qu’auparavant, et non de l’augmentation de ses tarifs.
Malgré le coin de ciel gris dû aux grèves, les bons résultats du groupe SNCF lui permettent quand même de réduire sa dette (désormais à 23,9 milliards) et de maintenir ses objectifs d’investissement à 10 milliards d’euros. L’année 2023 n’atteindra peut-être pas les records de 2022. Mais « nous préparons l’avenir pour accroître la part du ferroviaire dans les mobilités quotidiennes », a insisté M. Farandou, qui compte plus que jamais sur le plan à 100 milliards annoncé par le gouvernement en février.
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Source: Le HuffPost