Les grèves contre la réforme des retraites à la SNCF ont coûté 400 millions d’euros

July 27, 2023
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La SNCF paie au prix fort les conséquences de la réforme des retraites et surtout du mouvement social du début de l’année. La compagnie, qui a arrêté jeudi 27 juillet ses comptes du premier semestre, évalue la perte de chiffre d’affaires à 500 millions d’euros et l’effet sur son résultat à 400 millions. De quoi expliquer, en partie, la chute des bénéfices à 158 millions d’euros (contre 928 millions l’an dernier) et masquer les bonnes nouvelles, que le directeur financier, Laurent Trevisani, a égrénées lors d’une présentation de ces résultats à la presse.

La société engrange des succès en cascade lorsqu’elle répond aux appels d’offres ouverts à la concurrence (Hauts-de-France, Pays de la Loire, ligne 16 et 17 du Grand Paris Express, contrats de Keolis à l’international…). Sa filiale Geodis a réussi à absorber une baisse de 12 % de son chiffre d’affaires (20 % à périmètre constant) sans réduire sa marge et sa contribution aux résultats du groupe. Et l’activité TGV (le chiffre d’affaires progresse de 21 %) est restée très bénéficiaire : son plan de réduction des coûts lui a permis d’économiser 390 millions d’euros sur les six premiers mois de l’année et elle améliore sensiblement le taux de remplissage de ses trains, qui dépasse 80 %.

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Un rebond net au deuxième trimestre

La contribution de l’activité grande vitesse au résultat opérationnel est donc très positive : 607 millions d’euros, contre 415 millions sur les six premiers mois de l’année dernière. De quoi faire bondir les associations de voyageurs alors que SNCF Voyageurs vient d’annoncer une hausse de 10 euros des prix plafonds dont bénéficient les porteurs de la carte Avantage : ils sont fixés jusqu’à fin août à 49 euros pour les trajets de moins d’une heure trente, 69 euros pour ceux compris entre heure trente et trois heures et 89 euros pour les trajets plus longs.

Les effets de la grève vont continuer à se faire sentir dans le temps : si les voyageurs ont repris le train, les marchandises, elles, manquent à l’appel. « Les industriels ne reviennent pas aussi vite », constate M. Trevisani, ce qui va pénaliser Fret SNCF – déjà contrainte de se réorganiser et de se séparer d’une partie de ses activités, pour éviter de rembourser des aides d’Etat jugées illégales par la Commission européenne –, mais aussi les autres sociétés du groupe Captrain ou Viia (qui met les camions sur les trains).

« L’année 2023 sera difficile », reconnaît M. Trevisani, mais pas au point d’empêcher le redressement du groupe au second semestre. Le directeur financier note déjà un rebond net au deuxième trimestre au cours duquel la marge a doublé pour atteindre un niveau historique et permettre à la société de poursuivre son désendettement.

Source: Le Monde