Lio revient sur la mort de Marie Trintignant, il y a 20 ans : " Pas d’honneur pour les violeurs, les violents "

July 27, 2023
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Rindoff Petroff/Hekimian Rindoff Petroff/Hekimian

VIOLENCES - Seule contre tous. Le 1er août 2003, Marie Trintignant mourrait sous les coups de son mari, Bertrand Cantat, à Vilnius. À l’époque, la chanteuse Lio, amie de l’actrice, est l’une des très rares personnalités à ne pas chercher d’excuses au leader de Noir Désir et à fustiger « les crimes passionnels ».

Presque 20 ans jours pour jours après ce meurtre, Lio est revenue sur la mort de l’actrice dans Libération ce jeudi 27 juillet 2023. Avec toujours le même panache : « On a d’ailleurs entendu que Marie était hystérique, qu’elle avait bu, qu’elle l’avait poussé à bout en le rendant jaloux. Je vomis ce patriarcat rance qui tue la moitié de l’humanité. »

« C’est une manière de nier la violence masculine, de dire que l’homme n’est que bonté, que le génie masculin est absolu sur cette Terre », dit-elle au sujet des crimes passionnels, théorie si souvent brandie au moment des faits pour justifier le meurtre de Marie Trintignant. « Il y a toujours une très bonne raison pour que le patriarcat phallocrate tue une femme », continue-t-elle.

Une position déjà prise 20 ans plus tôt

En 2006, sur le plateau de l’émission Tout le monde en parle, Lio s’écharpe au sujet de Bertrand Cantat avec l’autrice Muriel Cerf, qui vient de sortir un livre sur le chanteur. « Dire que c’est la passion et l’amour qui l’ont tué [à Marie Trintignant, ndlr]… Non, l’amour n’apporte pas la mort. C’est une erreur absolue », disait-elle.

Dans Libération, elle déplore d’avoir reçu si peu de soutien. « Je suis tombée, j’ai tout perdu. Certains sont allés jusqu’à prétendre que j’avais touché de l’argent, jusqu’à me comparer à une ’hyène de service’, jusqu’à dire qu’on en arrivait à comprendre le mec qui m’avait cassé la gueule », dit-il aujourd’hui.

L’interprète de Le Banana split, qui a elle-même subi des violences conjugales, se souvient aussi des « dizaines » d’appels que recevait Marie Trintignant. « Elle se sentait oppressée, mais disait que c’était sa faute, qu’elle lui en avait trop demandée. Je pense que c’est ce qu’il lui mettait en tête », se rappelle la chanteuse qui y reconnaît un procédé d’emprise et de manipulation.

Aujourd’hui, Bertrand Cantat ne se produit presque plus en concert. « Un salopard peut avoir du talent. Mais pas d’honneur pour les violeurs, les violents. Bertrand Cantat peut écrire pour d’autres, sans monter sur scène, sans qu’on l’applaudisse », argumente la chanteuse avant de questionner : « Quatre ans de prison [le chanteur a purgé la moitié de sa peine initiale, ndlr], c’est ce que vaut la vie d’une femme ? »

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Source: Le HuffPost