Le Cac 40 débute le mois de mai en baisse de 1,45%, plombé par TotalEnergies, Sanofi et BNP

May 02, 2023
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Par La Rédaction d'Investir

Publié le 2 mai 2023 à 17:49 Mis à jour le 2 mai 2023 à 18:53

L’humeur était à la prudence aujourd’hui en Bourse, à la veille de la décision monétaire de la Réserve fédérale américaine et à deux jours de celle de la Banque centrale européenne. Le Cac 40 a clôturé cette première séance du mois de mai en repli de 1,45%, à 7.383,20 points.

En zone euro, l’inflation telle que calculée par l’indice des prix à la consommation a légèrement accéléré à 7% sur un an en avril, après 6,9% en mars, mais hors alimentation et énergie, elle a ralenti pour la première fois depuis juin, à 5,6%, après un record à 5,7% en mars. Pour Andrew Kenningham, de Capital Economics, ces chiffres « ne font pas pencher la balance de façon décisive » à l’approche de la décision de la BCE, car l’inflation « core », bien qu’en ralentissement, reste à des niveaux proches de ses plus hauts historiques. Selon lui, la banque centrale va opter pour une « hausse de 50 points de base plutôt que de 25 points de base, et nous pensons que l’inflation tenace dans les services et un marché du travail toujours tendu finiront par persuader la BCE de relever les taux à 4% avant de mettre fin au cycle de resserrement. » Le taux de dépôt est actuellement à 3% et celui des opérations de refinancement à 3,5%, alors qu’ils étaient à 0% il y a encore un an. Le resserrement monétaire ultra rapide pour lutter contre l’inflation a conduit les banques commerciales à resserrer l’accès au crédit à l’économie réelle, comme en attestent une nouvelle fois les résultats de la dernière enquête trimestrielle de la BCE sur les conditions de crédit, publiés ce matin.

Les factures américaines impayées dès le 1er juin ?

Les investisseurs ont eu d’autant moins envie de prendre des risques que la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a indiqué hier que, selon ses calculs, le gouvernement américain serait à court d’argent pour payer ses factures dès le 1er juin, soit presque deux plus tôt que ce à quoi s’attendaient les économistes de chez Goldman Sachs - la semaine dernière, ils avaient donné l’indication de la « fin juillet ». Le président Biden a invité les principaux leaders du Congrès à une réunion le 9 mai pour discuter de la limite du plafond de la dette alors que les républicains, le parti d’opposition, s'en tiennent à leurs demandes de réductions drastiques des dépenses. Or, le temps presse puisque Joe Biden est en voyage à l'étranger à la fin du mois et les représentants et sénateurs seront en « vacances » chacun leur tour dans les semaines qui viennent, ce qui laisse peu de temps pour des négociations avant le 1er juin.

Il y a en fait sept petits jours durant lesquels la chambre des représentants, le sénat et le président se trouveront tous physiquement présents, en même temps, à Washington au cours du mois de mai.

La prochaine fois que M. Biden et les parlementaires seront à Washington, c'est le mardi 9 mai. Ce n'est donc pas une coïncidence si c'est à cette date que le président a invité le président républicain de la chambre des représentants, Kevin McCarthy, le leader démocrate de la chambre, Hakeem Jeffries, le leader de la majorité au sénat, Chuck Schumer, et le leader républicain, Mitch McConnell, à la Maison Blanche pour discuter du relèvement du plafond de de la dette, sachant que Biden et McCarthy n'ont pas discuté de la question depuis février.

TotalEnergies chute de 5% sur le Cac 40

A Wall Street, le Dow Jones, le S&P 500 et le Nasdaq Composite reculent de 1,5% environ. L’ETF SPDR des banques régionales américaines (code mnémo : KRE) perd encore 7% tandis que PacWest Bancorp plonge de plus de 35%. La faillite ordonnée, ce week-end, de First Republic Bank, dont les dépôts et la quasi-totalité des actifs ont été repris par JPMorgan, a échoué à ramener la sérénité dans le système des banques régionales, qui souffrent d’une crise de confiance, après la faillite de SVB, très mal gérer dans un environnement de hausse des taux. Les actions de la californienne PacWest Bancorp sont maintenant perdantes de 75% depuis le début de l’année.

A Paris, sur le Cac 40, les banques françaises, en hausse la majeure partie de la séance grâce aux résultats trimestriels meilleurs que prévu publiés par HSBC, terminent parmi les plus fortes baisses de l’indice. BNP Paribas a lâché 2,78%, Société Générale a perdu presque 2% et Crédit Agricole clôture sur un repli de 1,21%. Elles publieront leurs comptes à fin mars entre cette semaine et la semaine prochaine.

TotalEnergies, plus forte baisse du Cac 40, a chuté de 5% tandis que le pétrolier britannique BP clôture en très forte baisse de 8,6% à Londres. A l’occasion de la publication de ses résultats trimestriels, BP, dont les bénéfices ont reculé moins que redouté, a annoncé un ralentissement du rythme de ses rachats d’actions. Le reflux des cours du pétrole a affaibli la génération de free cash-flow.

Enfin, Sanofi a perdu 2,83% à la suite d’une dégradation de Deutsche Bank, passée de « conserver » à « vendre » sur le laboratoire pharmaceutique. L’analyste auteur de la note souligne que les résultats trimestriels publiés vendredi témoignent d’un « début d’année mitigé », qui a confirmé la difficulté pour les dirigeants de faire mieux que prévu cette année.

Source: Investir