Le nombre des faillites d’entreprise revient à son niveau d’avant crise du Covid
A Lille, un magasin de chaussures fermé pour faillitte, le 19 avril 2023. LEROY GUY / GUY LEROY
Baisse de la consommation, resserrement du crédit, tassement de l’activité dans certains secteurs comme la construction : sans grande surprise, nombre d’entreprises rencontrent des difficultés face à ce contexte dégradé. Le chiffre de 13 266 défaillances enregistrées au deuxième trimestre 2023 est le plus élevé depuis 2016, selon les chiffres compilés par le cabinet Altares, spécialisé dans les données sur les entreprises. Le nombre de faillites, tombé au plus bas depuis 2020 grâce aux dispositifs de soutien mis en place par l’Etat pendant la pandémie de Covid-19, tutoie désormais les niveaux d’avant crise.
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Sur douze mois glissants, selon Altares, le cap des 50 000 procédures, soit le niveau moyen des faillites enregistrées entre 2000 et 2019, pourrait être atteint. Malgré un périmètre de calcul et des chiffres un peu différents, la Banque de France observe la même tendance. A fin juin, l’institution recensait 48 673 ouvertures de procédures judiciaires, un chiffre en augmentation depuis six trimestres consécutifs. On reste encore loin, toutefois, des chiffres record atteints lors de la crise financière de 2009, lorsque 65 000 entreprises françaises avaient fait défaut.
Autre caractéristique de cette « normalisation » du niveau des faillites : si elles touchent encore à une écrasante majorité (neuf dossiers sur dix) des toutes petites sociétés, de plus en plus de PME, voire d’entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont affectées, ce qui se traduit par un impact plus important sur l’emploi. Le nombre de défauts a progressé de 33 % parmi les PME au deuxième trimestre 2023 par rapport à celui de 2022, et de 55 % parmi les TPE et ETI. Résultat, à la mi-2023, environ 55 700 emplois sont sous le coup d’une procédure. Soit le chiffre le plus élevé depuis 2014, assure Altares.
Effets en cascade
La faillite de Getir, à elle seule, entraîne le licenciement de 1 708 personnes, celle de Courtepaille 1 620, de Place du Marché (ex-Toupargel) 1 417, des chaussures San Marina 680… A cela il faut ajouter les effets en cascade : « La tension que nous rencontrons sur les PME risque de se traduire par des défauts également dans les rangs des sous-traitants », observe Thierry Millon, directeur des études chez Altares. Le risque est particulièrement élevé dans le secteur de la construction.
L’effet de ce rebond des défaillances sur le taux de chômage devrait être limité à court terme. L’Observatoire français des conjonctures économiques table sur une faible progression de celui-ci à 7,4 % à la fin de 2023, contre 7,1 % aujourd’hui. La Banque de France envisage elle aussi, dans ses dernières prévisions, une remontée liée au ralentissement de l’activité, mais pas avant 2024.
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Source: Le Monde