Les armées américaine et britannique ont envoyé par erreur des milliers d’emails au Mali
Le pays africain proche de la Russie a reçu des messages pendant plusieurs années à cause d’une lettre oubliée à la fin des adresses électroniques d’officiels du Pentagone.
Les armées britannique et américaine ont envoyé par erreur des dizaines de milliers de mails au Mali, proche de la Russie. Le ministère de la Défense britannique a ouvert une enquête pour faire la lumière sur l’incident, rapporte le Guardian jeudi 27 juillet, citant un porte-parole évoquant un «petit nombre de courriels» du côté de Londres. Il y a dix jours, le Financial Times révélait déjà que les États-Unis avaient commis le même impair pendant plusieurs années avec des «dizaines de milliers» d’envois.
À cause d’une faute de frappe, les messages destinés à des officiels du Pentagone américain, dont les adresses ont un nom de domaine avec l’extension .mil, ont été envoyés à des adresses en .ml, l’extension nationale du Mali. Des informations qui auraient pu tomber entre les mains des dirigeants de ce pays proche de la Russie - il fait partie des six pays africains à qui Poutine a promis des livraisons gratuites de céréales -, dans lequel la milice Wagner est par ailleurs déployée.
«Aucune information» compromettante
Un porte-parole du ministère de la Défense britannique a assuré au Guardian que les mails «ne comportaient aucune information qui pourrait compromettre la sécurité opérationnelle» des militaires. «Toutes les informations sensibles sont partagées via des systèmes conçus pour minimiser le risque d’erreur de destinataire», a-t-il ajouté.
C’est un entrepreneur néerlandais, Johannes Zuurbier, qui s’est rendu compte de la bourde, explique le Financial Times. Chargé de la gestion de l’extension .ml depuis dix ans, il dit avoir identifié le problème depuis plusieurs années. Ces derniers mois, il aurait reçu «des dizaines de milliers d’e-mails» destinés à des officiels du Pentagone. Aucun n’était classifié, mais certains contenaient des données médicales, des plans d’installations américaines, et d’autres documents opérationnels.
Son contrat de gestion arrivant à expiration, il a écrit au Pentagone pour l’alerter, voulant éviter que ces données ne soient «exploitées par des adversaires des États-Unis». Une agence du gouvernement malien a repris la main sur l’extension .ml le 19 juillet dernier. Le Pentagone a indiqué avoir «pris des mesures pour régler le problème».
Source: Le Figaro