En Papouasie-Nouvelle Guinée, Emmanuel Macron dit vouloir " rémunérer " le pays pour qu’il protège sa forêt

July 28, 2023
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POLITIQUE - Accueil coutumier puis marche entre les arbres : c’est au cœur d’un parc national de Papouasie-Nouvelle-Guinée qu’Emmanuel Macron a annoncé ce vendredi 28 juillet un partenariat pour « rémunérer » le pays pour ses efforts de préservation de la forêt primaire, un modèle que la France veut généraliser.

Une annonce que le chef de l’État a ensuite détaillée lors d’une conférence de presse avec le Premier ministre du pays, James Marape, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article.

Riche en minerais et autres ressources naturelles, proche des principales routes maritimes, la Papouasie-Nouvelle-Guinée est devenue un enjeu clé du bras de fer stratégique entre les Occidentaux et la Chine. Face à l’influence grandissante de Pékin, les États-Unis misent sur la coopération de défense et ont signé un pacte de sécurité avec Port-Moresby.

La France, qui en termes de moyens ne peut rivaliser avec ces deux superpuissances, a décidé de mettre l’accent sur l’environnement, comme l’avait expliqué Emmanuel Macron la veille au Vanuatu en détaillant sa « stratégie indo-pacifique ».

60 millions d’euros de l’Union européenne

Les forêts primaires, « c’est 14 % de la surface du globe, 75 % de ce qu’on appelle le carbone irrécupérable, c’est-à-dire que quand on déforeste, qu’on brûle, on libère du carbone et donc en quelque sorte on repart en arrière », a expliqué jeudi, in situ, le président français. Or, a-t-il relevé, la communauté internationale finance déjà les efforts de reforestation, mais « il n’y avait absolument aucun modèle économique pour aider à préserver cet existant ».

Selon un nouveau cadre annoncé lors du One Forest Summit, qu’il a organisé avec le Gabon à Libreville en mars, l’idée est désormais de conclure des contrats avec les pays concernés pour « qu’il y ait une rémunération » en échange des « services environnementaux qui sont rendus par ces forêts » primaires et donc de leur préservation.

Le premier contrat du genre a été lancé jeudi avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée. À ce stade, il est financé à hauteur de plus de 60 millions d’euros par l’Union européenne.

Paris espère aller au-delà, en mobilisant d’autres pays du G7 sur cette initiative d’ici à la COP28 sur le climat début décembre et, à terme, embarquer le secteur privé sur cette « nouvelle doctrine économique », à travers des instruments financiers encore à défricher. Des organisations non gouvernementales, des philanthropes comme Conservation International, Wildlife Conservation Society ou le Fonds Bezos sont déjà à bord, ainsi que des agences de l’ONU.

« Champion des nations forestières »

D’ici à la COP28 aux Émirats arabes unis, la France souhaite aussi décliner ce partenariat modèle avec d’autres pays concernés par la présence de forêt primaire, concentrée en Asie du Sud-Est, dans le bassin du fleuve Congo et en Amazonie. À commencer par le Congo et la République démocratique du Congo.

Le Premier ministre papouasien a remercié le président français, « devenu le champion des nations forestières ». « Je compte sur mon frère le président Emmanuel Macron pour parler globalement dans le monde. On ne peut pas parler de changement climatique sans parler de protection des forêts et des océans et d’économie verte », lui a-t-il lancé.

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Source: Le HuffPost