Cigarettes jetables : à quand l’interdiction des " Puff " en France ?
Elle a fait son arrivée en France en 2021 et a rapidement conquis le cœur des lycéens et collégiens aussi vite qu’elle a crispé les adultes. Peut-on encore tolérer la Puff ? Ce week-end, le journal Le Monde a publié une tribune signée par une vingtaine de personnes, dont des médecins, des tabacologues et des défenseurs de l’environnement, appelant à l’interdiction de cette cigarette électronique à usage unique. Pour cela, le texte encourage notamment à soutenir la proposition de loi déposée en ce sens par le groupe écologiste à l’Assemblée, en novembre dernier.
Et pour cause, cette cigarette colorée aux goûts sucrés est massivement utilisée par les adolescents. Selon une étude de l’Alliance contre le tabac, en 2022, 13 % des jeunes français avaient déjà goûté à cette bouffée de nicotine vendue en bureau tabac et en grande surface entre 8 et 12 euros. La tribune soulève aussi que la cigarette électronique jetable représente « un fléau environnemental ».
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« Pas avant la fin de l’année 2023 »
Pourtant, l’adoption du texte « ne devrait pas se faire avant la fin de l’année 2023 », prévient Francesca Pasquini, la députée écologiste des Hauts-de-Seine à l’origine du texte, en raison d’un agenda parlementaire déjà chargé.
En attendant que son tour arrive à l’Assemblée nationale, « probablement en septembre ou en octobre », le groupe écologiste ne relâche pas ses efforts. « Depuis le dépôt de la proposition de loi en novembre, nous avons recueilli 38 signatures », vante l’élue d’Asnières. Parmi les signataires, des députés de tous les partis à l’exception du Rassemblement national et des Républicains. « Il s’agit d’une mesure de santé publique qui doit être transpartisane », insiste Francesca Pasquini.
Un colloque est également prévu le 25 mai, à l’Assemblée, à l’occasion de la Journée internationale contre le tabac. L’objectif : « sensibiliser les députés qui ne le sont pas encore sur les dangers de la Puff ». Le rendez-vous se fera notamment en présence de l’Alliance contre le tabac.
Une interdiction plus rapide si le gouvernement se saisit de la question
L’interdiction pourrait se faire plus rapidement si le gouvernement mettait lui-même la question à l’ordre du jour. Contacté, le ministère de la Santé n’a pas répondu à nos sollicitations. Mais en février, alors qu’il était interrogé par France Info, François Braun avait déclaré qu’interdire les Puff relevait du « bon sens ». Le ministre de la Santé avait toutefois semblé vouloir privilégier la voie de la régularisation européenne en jugeant que l’interdiction « sera efficace dès lors qu’on aura une cohésion au niveau européen ».
Source: Le Parisien