Mort d’Yvan Colonna : une enquête ouverte à la suite d’un signalement par deux députés concernant la suppression de données informatiques sur l’agresseur

July 29, 2023
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Une enquête préliminaire a été ouverte vendredi 28 juillet dans l’affaire de la mort d’Yvan Colonna, par le parquet de Tarascon. Confiée à la police judiciaire de Marseille, elle fait suite au signalement de deux députés concernant la suppression de données informatiques, dans le système de traitement automatisé mis en œuvre par l’Etat, concernant l’agresseur de M. Colonna, a expliqué à l’Agence France-Presse le procureur de la République de Tarascon, Laurent Gumbau.

Les députés corses Jean-Félix Acquaviva (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires – LIOT) et Laurent Marcangeli (Horizons), réciproquement président et rapporteur de la commission d’enquête parlementaire sur l’agression mortelle du militant indépendantiste en prison, avaient écrit au procureur dans une lettre datée du 5 juillet au titre de l’article 40 du code de procédure pénale face à « l’existence de faits pouvant, selon eux, constituer une infraction ».

Ils relèvent dans leur signalement un « dysfonctionnement majeur » et un « possible effacement volontaire de données » sur l’agresseur d’Yvan Colonna.

« Graves défaillances »

Dans le cadre des travaux de la commission d’enquête, une surveillante de la maison d’arrêt d’Arles (Bouches-du-Rhône), où a eu lieu l’agression mortelle le 2 mars 2022, a déclaré à plusieurs reprises avoir « reporté dans le logiciel Genesis [de traitement de données sur les détenus] des faits importants », notamment un « changement d’attitude » de Franck Elong Abé, le détenu qui a mortellement agressé Yvan Colonna, poursuit leur courrier.

« Cependant, nous avons pu constater que ces observations ne figurent ni dans le logiciel de surveillance Genesis ni dans l’onglet complémentaire transmis par la direction de l’administration pénitentiaire », écrivent les élus.

« Si ces agissements venaient à être vérifiés à la suite des investigations menées sous votre autorité, il nous incombe également de vous signaler des faits de non-assistance à personne en danger ayant entraîné la mort de M. Yvan Colonna », ajoutent-ils.

Dans son rapport publié en mai, la commission d’enquête sur l’agression mortelle du militant indépendantiste condamné pour l’assassinat du préfet Erignac avait relevé de « graves défaillances » dans l’appréciation de la dangerosité de Franck Elong Abé, une « rigueur » excessive à l’égard d’Yvan Colonna, et des « dysfonctionnements » d’ordre général.

Source: Le Monde