La famille Barrière reprend le contrôle de l'ensemble de son groupe
Par Yann Duvert, Anne Drif
Publié le 29 juil. 2023 à 14:00
Une page se tourne chez Barrière, poids-lourd français des casinos et de l'hôtellerie de luxe, engagé dans une phase de transition depuis plusieurs mois. Selon nos informations, celle-ci s'est accélérée vendredi, puisqu'un accord a été trouvé pour la sortie de Fimalac de son capital, au profit de la holding familiale.
Fimalac, qui détenait 40 % de la Société de Participation Deauvillaise, va en effet céder ses parts pour environ 325 millions d'euros, de sources concordantes. Avec une significative plus-value au passage : selon un bon connaisseur du dossier, le groupe de Marc Ladreit de Lacharrière pourrait avoir doublé sa mise en un peu plus de 10 ans, alors qu'il avait racheté les parts d'Accor dans Barrière en 2011. Quant à la famille Barrière, conseillée lors de cette opération par les banques Lazard, Rothschild et Crédit Agricole CIB, elle deviendra l'unique actionnaire du groupe.
Cet accord acte le virage pris par le groupe de casinos et d'hôtels de luxe, avec l'arrivée à la présidence d'Alexandre Barrière, fils aîné du PDG Dominique Desseigne. Alors que les relations entre les deux hommes sont réputées difficiles, et que la succession se serait déroulée de manière particulièrement laborieuse, le passage de témoin a été officialisé en avril dernier.
Vers des départs au Conseil d'administration
Dès lors, si Dominique Desseigne conserve le titre de président d'honneur, c'est bien Alexandre - en tandem avec sa soeur Joy Desseigne-Barrière - qui tient désormais la barre. Et avec la cession des parts de Fimalac, les deux enfants, déjà propriétaires de 60 % du capital tandis que leur père en était l'usufruitier, ont désormais les mains complètement libres pour transformer le groupe.
Reste maintenant à savoir quels seront les premiers choix d'Alexandre Barrière, qui souhaite accélérer le développement du groupe à l'international et sa transformation numérique. Il sera épaulé dans cette tâche par un nouveau directeur général, en l'occurrence Grégory Rabuel, ancien patron de l'opérateur SFR et d'Altice France.
En attendant, cette révolution de palais a d'ores et déjà eu des conséquences sur la gouvernance du groupe, avec plusieurs départs au sein du Conseil d'administration. Le patron de Fimalac Marc Ladreit de Lacharrière, ou l'ancien patron de la Fédération internationale automobile Jean Todt, devraient a priori quitter leur siège. Tout comme l'ex-président de la République Nicolas Sarkozy, qui avait été nommé administrateur en 2019.
Source: Les Échos