La Centrafrique vote sur un projet de nouvelle Constitution pour allonger le mandat présidentiel
Quelque 1,9 millions d'électeurs centrafricains sont appelés à se prononcer dimanche pour un référendum sur la réforme de la Constitution. Un texte qui pourrait permettre au président Faustin Archange Touadéra de briguer un troisième mandat et de se représenter autant de fois qu’il le souhaite.
Un électeur récupère ses bulletins de vote au lycée Boganda à Bangui, le 30 juillet 2023.
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Les Centrafricains ont commencé à se prononcer dans la matinée du dimanche 30 juillet sur un projet de nouvelle Constitution, qui permettrait au président Faustin Archange Touadéra de briguer un troisième mandat.
Le dirigeant, âgé de 66 ans, est accusé par ses adversaires de vouloir rester "président à vie" d'un des pays les plus pauvres de la planète et dévasté par plusieurs coups d'État.
Les bureaux de vote fermeront à 16 h (17 h GMT), pour environ 1,9 million d'électeurs. Les résultats provisoires doivent être publiés sous huit jours, et la Cour constitutionnelle proclamera les résultats définitifs le 27 août, selon l'autorité nationale des élections (ANE).
L'opposition a appelé au boycott
Le projet de nouvelle Constitution prévoit d'allonger notamment la durée du mandat présidentiel de cinq à sept ans, et supprime la limite de mandat.
Aucune enquête d'opinion crédible ne permet de prédire l'issue du vote, mais la victoire du "oui" fait peu de doute.
Les principaux partis d'opposition et organisations de la société civile, ainsi que les groupes armés rebelles, ont appelé à boycotter le scrutin.
Ils dénoncent notamment l’absence de fichier électoral à jour et le manque d’indépendance des institutions chargées de garantir la régularité des résultats.
"La majorité de la population centrafricaine, qui peine à survivre dans un contexte économique et sécuritaire difficile, a sans doute d’autres priorités que ce référendum qui mobilise peu en dehors des cercles du pouvoir", estime Charles Bouessel, analyste pour l'International Crisis Group, ONG qui œuvre pour la prévention et la résolution des conflits armés.
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Influence russe
Faustin Archange Touadéra a annoncé que la Russie et le Rwanda, deux États dont l'influence s'est considérablement accrue depuis quelques années en Centrafrique, allaient "appuyer " la sécurisation du scrutin.
Des centaines de mercenaires de la société paramilitaire russe Wagner ainsi que des soldats rwandais ont été déployés en décembre 2020 pour sauver le régime de Bangui d'une offensive menée par une alliance des plus puissants groupes rebelles, qu'ils ont repoussés dans les zones rurales.
Avec AFP
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Source: FRANCE 24