Au Niger, la junte mise sous pression par la Cedeao et la France, le président Bazoum reparaît en photo

July 31, 2023
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INTERNATIONAL - Alors qu’une première photo du président déchu a émergé en ligne, les pays d’Afrique de l’Ouest ont fixé ce dimanche 30 juillet un ultimatum d’une semaine à la junte putschiste qui s’est emparée du pouvoir au Niger, affirmant ne pas exclure un « recours à la force ». Un blocus économique a également été ordonné.

La France a salué ces « décisions prises par les chefs d’État » de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Ce bloc ouest-africain, l’Union Africaine, et les pays occidentaux, dont la France et les États-Unis, ne reconnaissent pas les « autorités » issues du putsch et demandent tous un retour à l’ordre constitutionnel au Niger après le coup d’État.

D’autant plus que la pression s’accroît sur le nouvel homme fort proclamé du Niger, le général putschiste Abdourahamane Tiani, chef de la garde présidentielle, à l’origine de la chute de Mohammed Bazoum.

Ultimatum de la Cedeao

Un sommet extraordinaire de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (dont le Niger est membre avec 14 autres pays) s’est tenu en urgence dimanche à Abuja, sous l’égide du président du Nigeria, Bola Tinubu, à la tête de l’institution régionale depuis le début du mois.

La Cédéao en a profité pour exiger « la libération immédiate » du président Bazoum et le « retour complet à l’ordre constitutionnel », selon les résolutions lues à la fin du sommet. Si ces demandes ne « sont pas satisfaites dans un délai d’une semaine », la Cedeao « prendra toutes les mesures nécessaires » et « ces mesures peuvent inclure l’usage de la force », selon ces résolutions.

L’organisation régionale a également décidé de « suspendre toutes les transactions commerciales et financières » entre ses États membres et le Niger, et de geler les avoirs des « responsables militaires impliqués dans la tentative de coup ».

En réaction, la France a salué ces décisions et dit soutenir « les sanctions économiques et financières décidées à l’appui de ces demandes ». Le Quai d’Orsay a également assuré avoir renforcé la sécurité de l’ambassade de France au Niger après une vaste manifestation dimanche devant l’ambassade de Niamey.

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Plus tôt dimanche, Emmanuel Macron avait menacé de répliquer « de manière immédiate et intraitable » à toute attaque contre les ressortissants de la France et ses intérêts au Niger, où des milliers de manifestants favorables au putsch militaire ont ciblé son ambassade à Niamey.

De son côté, Washington a fait part de son « indéfectible soutien » à Mohammed Bazoum, assurant que le coup d’État mettait en péril le « partenariat » entre les États-Unis et le Niger.

Une photo de Bazoum souriant

Le dirigeant du Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno, dont le pays n’est pas membre de la Cedeao, mais qui est voisin du Niger, a participé au sommet de dimanche avant de rencontrer le président du Niger, retenu par les putschistes depuis quatre jours.

Il a ensuite passé quelques heures à Niamey, pour « voir ce qu’il peut apporter au règlement de la crise », selon N’Djamena. Pendant sa médiation, il a pu échanger avec Mohammed Bazoum, dont il a publié une photo sur sa page Facebook. Il s’agit de la première image du président nigérien depuis le putsch. Assis à côté du président tchadien, Bazoum apparaît même souriant.

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Mahamat Idriss Déby Itno s’est également « entretenu avec le général Tiani et lui a transmis un message de la Cédéao », selon l’entourage du président Bazoum. L’ex-président du Niger, Mahamadou Issoufou, a également annoncé dimanche qu’il s’employait à « trouver une sortie de crise négociée » pour faire « libérer » son successeur Mohammed Bazoum, et « le restaurer dans ses fonctions ».

La France accusée « d’avoir autorisé des frappes »

Lors des événements survenus dimanche devant l’ambassade de France à Niamey, des grenades lacrymogènes avaient été tirées pour disperser les manifestants favorables au putsch militaire qui cherchaient à entrer dans l’ambassade après avoir décroché une plaque affichant « Ambassade de France au Niger » et scandés des slogans anti-Français, armés de drapeaux du Niger et de la Russie.

Mais comme le raconte une reporter du Monde sur place, le président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), nom sous lequel se présente le général Tchiani, a accusé la France d’avoir « tiré des grenades lacrymogènes et fait usage de leur arme » à l’ambassade. Ce qui aurait conduit à faire six blessés, selon un communiqué publié dans la nuit par l’entourage du général putschiste.

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Selon ce même communiqué, les « frappes françaises » auraient été autorisées par le ministre des Affaires étrangères du Niger, Hassoumi Massoudou, conjointement avec la garde nationale afin de « libérer Mohammed Bazoum ». Des frappes qui n’ont toutefois « jamais eu lieu », comme le rapporte un journaliste de France 24 sur place.

Le Niger est le dernier allié avec lequel la France, ancienne puissance coloniale, entretient un partenariat dit de « combat » contre les jihadistes, dans cette région minée par l’instabilité, la précarité et les attaques de groupes jihadistes.

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Source: Le HuffPost