Putsch au Niger : la France ne veut pas intervenir militairement, répond Catherine Colonna à la junte
Thierry Monasse / Getty Images Thierry Monasse / Getty Images
INTERNATIONAL - « C’est faux. » La cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna a fermement démenti ce lundi 31 juillet les accusations de la junte qui a pris le pouvoir au Niger, selon lesquelles la France voudrait « intervenir militairement » dans le pays.
Interrogée sur BFMTV, la ministre des Affaires étrangères est d’abord revenue sur la manifestation devant l’ambassade de France à Niamey dimanche. D’après des responsables nigériens, les militaires français auraient tiré à balles réelles sur les protestataires, ce que nie Catherine Colonna.
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« Nous démentons fermement et clairement, c’est faux », a-t-elle affirmé. « Ce qu’on a vu hier, c’est une manifestation qui était organisée, violente, extrêmement dangereuse avec des cocktails molotov, des drapeaux russes, des slogans anti français copiés collés de ceux qu’on peut voir ailleurs, donc tous les ingrédients habituels de la déstabilisation à la mode russo-africaine. Il faut démonter les intox et ne pas tomber dans le panneau », a insisté la ministre.
Sécurité renforcée à l’ambassade
Dans la foulée, elle a rejeté les rumeurs d’une intervention militaire française au Niger, lancée par la junte après un sommet des voisins ouest-africains du Niger menaçant d’utiliser la « force » s’il n’était pas rétabli dans ses fonctions d’ici dimanche.
« C’est faux. La seule priorité de la France est la sécurité de ses ressortissants. L’ambassade a été attaquée hier, elle a même été en danger. Les forces nigériennes n’ont pas pu maîtriser totalement la situation, des manifestants ont pénétré dans l’enceinte de l’ambassade qui s’est retrouvée en situation de danger », a-t-elle affirmé. La sécurité de l’ambassade de France à Niamey a d’ailleurs été renforcée.
Catherine Colonna a en outre estimé qu’il était « possible » de rétablir dans ses fonctions Mohamed Bazoum, élu démocratiquement. « Et c’est nécessaire car ces déstabilisations sont périlleuses pour le Niger et ses voisins », a-t-elle commenté. À l’Élysée, on souligne que le président Emmanuel Macron « suit activement la situation en cours ».
La main de la Russie
Quant à l’implication de la Russie, la ministre des Affaires étrangères émet des doutes : « Beaucoup pensent plutôt que c’est une démarche opportuniste après l’aventure d’un haut gradé militaire. Je ne suis pas sûre que tout le monde dorme au Niger avec un drapeau russe sous son oreiller. Mais ensuite, que la Russie essaie d’en profiter c’est possible, elle le fait dans d’autres pays de la région. »
Les pressions sur les putschistes qui ont pris le pouvoir le 26 juillet, afin qu’ils rétablissent « l’ordre constitutionnel », sont de plus en plus fortes, venant de l’ensemble des partenaires occidentaux et africains du Niger, pays essentiel dans la lutte contre les groupes jihadistes qui ravagent certaines parties des pays du Sahel depuis des années.
La France et les États-Unis y déploient respectivement 1 500 et 1 100 soldats qui participent à la lutte anti-jihadiste. La France, ex-puissance coloniale au Niger et soutien indéfectible du président Bazoum, apparaît comme la cible privilégiée des militaires qui l’ont renversé.
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Source: Le HuffPost