Les séries de la semaine : " Les Fleurs Sauvages ", " Physical ", " Only Murders in the Building "…

August 01, 2023
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LA LISTE DE LA MATINALE

C’est en septembre que les premiers effets de la grève des scénaristes et des acteurs américains commenceront à se faire sentir. En attendant, l’usine continue de tourner à plein régime, mobilisant les stars – Sigourney Weaver, Nicole Kidman ou Meryl Streep – et embrassant les genres.

« Les Fleurs Sauvages » : une tragédie dite avec des fleurs

L’histoire d’Alice Hart, orpheline marquée par une tragédie atroce, se raconte à la fois en anglais (australien) et dans une version antipodique du langage des fleurs, fondée sur la flore sauvage de l’île-continent. A l’écran, l’adaptation des Fleurs sauvages, de Holly Ringland (Le Livre de poche), exploite jusqu’au dernier sépale cette invention poétique, au point que cette tragédie universelle disparaît parfois sous un amoncellement de bouquets et d’arrangements. De l’incendie qui emporte ses parents – un père violent, une mère subjuguée – à ses premières amours qui reproduisent le schéma originel, Alice Hart (Alyla Browne puis Alycia Debnam-Carey) se meut dans une Australie enchanteresse, d’une côte sauvage au désert en passant par la ferme horticole où sa grand-mère, June (Sigourney Weaver), accueille les femmes en quête de refuge. Cette figure de matriarche compatissante et impitoyable domine les sept heures de la série. L’autorité de Sigourney Weaver, la témérité avec laquelle l’actrice accompagne son personnage à travers la maladie font parfois exploser le maniérisme de la mise en scène, tout en la rendant supportable. T. S.

Série créée par Sarah Lambert, d’après le roman de Holly Ringland. Avec Sigourney Weaver, Alycia Debnam-Carey, Leah Purcell, Frankie Adams, Charlie Vickers (Australie, 2023, 7 x 60 min). En intégralité sur Prime Video à partir du 3 août.

« Physical » : il faut que ça transpire encore

« This is a story about control » (« c’est une histoire de contrôle »), chante Janet Jackson au début de l’épisode final de Physical, résumant le programme de la série développée par Annie Weisman autour d’un personnage de femme au foyer boulimique et borderline, qui découvre un semblant d’apaisement dans l’aérobic. Parabole vacharde sur le culte de la performance, quel qu’en soit le domaine, Physical poursuit dans sa troisième et dernière saison sa grinçante satire de l’obsession de soi. Sheila, désormais séparée de son gauchiste de mari, tente de faire fructifier son business de la minceur avec l’aide de Greta, sa rondelette mais redoutable associée. Mais comme il y a toujours quelqu’un pour lui mettre des bâtons dans les roues (et qu’elle ne peut plus compter sur Vinnie, le coach flamboyant de la saison 2 interprété par Murray Bartlett), son ascension se heurte à la domination de Kelly (Zooey Deschanel), une prof de gym plus jeune, plus blonde et surtout bien plus sûre d’elle. Le temps de quelques scènes, l’ex-New Girl rappelle combien elle nous a manqué. Mais, plus encore que dans les deux saisons précédentes, Rose Byrne reste la colonne vertébrale de la série, alors qu’autour d’elle la machine de Physical semble parfois tourner un peu à vide, faute d’idées et d’enjeux. On ne se sera toutefois jamais ennuyé, et Physical aura été un formidable écrin pour le talent de son actrice principale. Au. F.

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Source: Le Monde