Crise au Niger : un premier avion en route vers Niamey pour évacuer les ressortissants français
Alors que la situation s’envenime au Niger, près d’une semaine après le coup d’État à Niamey et la prise de pouvoir du général Abdourahamane Tchiani, le ministère des Affaires étrangères a annoncé procéder à l’évacuation des 600 ressortissants Français établis dans le pays. Un premier avion a décollé de Paris en milieu de journée et devrait quitter Niamey dans l’après-midi, indique à l’AFP une source informée de l’opération d’évacuation, qui n’a pas donné de détails sur l’heure de retour de l’appareil.
Une autre source avait indiqué plus tôt que la France enverrait des avions militaires, non armés, pour assurer l’évacuation des Français et Européens - sur la base du volontariat - désireux de quitter le pays après le putsch de la semaine dernière. Ces avions ont une capacité de plus de 200 passagers.
Les Français concernés ont été prévenus ce mardi matin par un message de l’ambassade de France à Niamey qu’une « opération d’évacuation par voie aérienne est en cours de préparation » et « aura lieu très prochainement », « face à la dégradation de la situation sécuritaire au Niger, et profitant du calme relatif dans Niamey ». Cette source s’est refusée à donner des détails sur l’heure de retour de l’appareil.
« Compte tenu de la situation à Niamey, des violences qui ont eu lieu contre notre ambassade avant-hier et de la fermeture de l’espace aérien qui laisse nos compatriotes sans possibilité de quitter le pays par leurs propres moyens, la France prépare l’évacuation de ses ressortissants et des ressortissants européens qui souhaiteraient quitter le pays », a annoncé dans la foulée le quai d’Orsay, précisant que « cette évacuation débutera dès aujourd’hui ».
Évacuation des ressortissants français et italiens
Le gouvernement français n’était pas en mesure de dire si l’opération se déroulerait sur plusieurs jours, ne sachant pas encore combien de ressortissants souhaitaient partir du pays. L’évacuation va donc se dérouler sur une base du volontariat, et via des petits avions de transport de personnels, semblables à des avions de ligne mais appartenant à l’armée, a indiqué une source informée de l’opération. En d’autres termes, il ne s’agit pas d’avions de transport de troupe de type A400M.
L’Italie a également annoncé être prête à mettre en place « un vol spécial pour ceux qui veulent quitter le pays », des suites du putsch. « Le gouvernement italien a décidé d’offrir à nos compatriotes présents à Niamey la possibilité de quitter la ville avec un vol spécial pour l’Italie », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani sur la plateforme X - anciennement Twitter -.
L’ambassade italienne à Niamey restera « ouverte et opérationnelle, notamment pour contribuer aux efforts de médiation en cours », a-t-il souligné. Environ 90 Italiens se trouvent à Niamey sur environ 500 ressortissants italiens au total, dont la plupart sont des militaires.
#Niger. Il governo italiano ha deciso di offrire ai nostri concittadini presenti a Niamey la possibilità di lasciare la città con un volo speciale per l’Italia. L'Ambasciata a Niamey resterà aperta e operativa, anche per contribuire agli sforzi di mediazione un corso. — Antonio Tajani (@Antonio_Tajani) August 1, 2023
Des manifestations avec des slogans anti-français
Plusieurs Français ont indiqué à l’AFP qu’ils ne souhaitaient pas quitter pour le moment le Niger. « Pour l’instant, je reste ! », indiquait par message l’un d’eux, anonymement car tenu au silence par l’organisation humanitaire pour laquelle il travaille. D’autres, en mission ponctuelle au Niger, sont déjà en train de faire leurs valises. Beaucoup de ressortissants résidents permanents au Niger sont également en dehors du territoire, notamment ceux avec enfants, en cette période de vacances scolaires.
Depuis le renversement de Mohamed Bazoum, de nombreux soutiens aux putschistes scandent en manifestation des slogans anti-français et brûlent le drapeau tricolore. Des manifestants nigériens se sont rassemblés dimanche dernier devant l’ambassade de France, tentant même d’y pénétrer avant d’être dispersés par des tirs de grenades lacrymogènes. Ces tirs ont fait six blessés qui ont été « pris en charge par les hôpitaux ».
1 500 soldats français déployés
Ces derniers reprochent à la France et à ses alliés ouest-africains la préparation d’une intervention militaire visant à rétablir Mohamed Bazoum, l’ancien président destitué. Des accusations démenties par le ministère des Affaires étrangères français. Toutefois, plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest ont menacé ce dimanche d’utiliser « la force » si le président Bazoum n’était pas rétabli dans ses fonctions d’ici sept jours, une décision soutenue par les partenaires occidentaux de Niamey, dont la France.
Source: Le Parisien