Sélection des clients dans des restaurants à Saint-Tropez: la maire appelle les professionnels à cesser ces "pratiques détestables"
Racket, extorsion de fonds… La maire de Saint-Tropez n’y va pas de main morte suite aux révélations, ce mardi, de Var-Matin sur des pratiques scandaleuses de la part de certains commerçants: car à Saint-Tropez, des restaurants filtrent les clients selon l’épaisseur de leur porte-monnaie.
"Ces faits, sont pour moi extrêmement choquants, car malheureusement bien réels" confirme l’élue, qui a tenu "à réagir et à s’inscrire au nom de la municipalité, en totale opposition vis-à-vis de ces pratiques, qui sélectionnent la clientèle en constituant une base de données répertoriant des informations sur les clients, notamment leurs dépenses".
"Équivalente à l’établissement d’un fichier, contenant des informations nominatives, au mépris des textes relatifs à la protection des données personnelles, cette base de données n’est ni plus ni moins qu’un traçage purement illégal, dès lors que le consentement n’est pas requis" accuse Sylvie Siri.
Pourboires forcés
Selon la maire de Saint-Tropez "la pratique du "minimum spending" est assimilable, quant à elle, à une extorsion de fonds pure et simple, bien différente de la saisie de l’empreinte d’une carte bancaire, qui sert uniquement à honorer une réservation dans un restaurant ou dans un hôtel, par exemple. Cette prise d’empreinte est tout à fait compréhensible et défendable et n’a rien en commun avec le fait de forcer les gens à consommer dans un restaurant pour y avoir accès".
La technique "des pourboires forcés" évoqués dans l’article de Var-Matin met également Mme Siri en colère: "Nous sommes encore bien loin de l’essence même d’un pourboire, qui représente la satisfaction du client, lequel pourboire est versé au gré du consommateur et qui ne fait pas partie de l’addition, puisqu’en France, le service est compris". Et d’asséner: "Ces pourboires forcés s’apparentent à du racket organisé!"
Des dérives qui doivent cesser
"Ces pratiques sont détestables pour la destination, donc pour notre clientèle, mais aussi pour les Tropéziens, s’indigne la maire. Nous sommes déjà chassés de nos logements, et bientôt nous ne pourrons plus consommer, chassés des restaurants".
Elle en appelle "immédiatement à une prise de conscience des professionnels du secteur pour que cessent ces dérives", et annonce qu’elle les réunira mi-septembre afin d’évoquer l’ensemble de ces points.
Source: Nice matin