"Si la Cédéao échoue, c'est fini pour la démocratie en Afrique de l'Ouest", s’inquiète un journaliste malien
Dans ce témoignage, anonyme pour des raisons de sécurité, un journaliste malien exprime l’espoir que cette fois, la Cédéao saura faire preuve de la fermeté dont elle a manqué au Mali, au Burkina Faso ou en Guinée.
Notre confrère malien a préféré rester anonyme. Au Mali, les journalistes se font discrets quand ils commentent l'actualité de leur pays ou de la région du Sahel. Mais selon lui, les menaces proférées par les juntes malienne et burkinabè sont des gesticulations, rien de plus. "Je vois plutôt un coup de communication qui vise à essayer de dissuader la Cédéao [Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest] et la communauté internationale d'intervenir militairement."
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Le Mali comme le Burkina Faso et la Guinée sont toujours sous sanctions de la Cédéao après que les militaires ont pris le pouvoir par la force dans ces trois pays. Notre collègue malien regrette le manque de réaction des pays africains. "La Cédéao a manqué de fermeté dans la gestion de ce dossier, que ce soit au Mali, au Burkina Faso ou en Guinée. La Cédéao, minée par des dissensions internes, n'a pas pu prendre les mesures adéquates pour faire face à la situation. Si la Cédéao échoue au Niger, c'est fini pour la démocratie en Afrique de l'Ouest", craint-il.
Il ne pense toutefois pas que ce soit déjà le cas. Il espère que, cette fois, la Cédéao, dirigée depuis peu par le président nigérian Bola Tinubu, saura faire preuve de fermeté avec les putschistes au Niger, lui qui s'est engagé à faire de la consolidation de la démocratie une priorité au moment de sa nomination.
Source: franceinfo