Coupe du monde féminine 2023 : les pérégrinations australiennes des Bleues

August 02, 2023
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Les joueuses de l’équipe de France au port Darling Harbour à Sydney (Australie), le 2 août 2023. FRANCK FIFE / AFP

Après une deuxième victoire (6-3) face au Panama, mercredi 2 août, et leur qualification pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde, les Bleues vont passer aux choses très sérieuses. Pour cette nouvelle aventure, elles vont aussi changer de cadre de vie. Désormais, la délégation tricolore – une soixantaine de personnes, dont la petite fille de 1 an d’Amel Majri et sa nounou – va se déplacer de ville en ville, avec cinq tonnes de matériel, tant que son parcours durera. Première étape à Adélaïde, dans le sud du pays, où l’équipe de France retrouvera, le 8 août, l’Allemagne, la Colombie ou le Maroc, selon les résultats des derniers matchs du groupe H, qui ont lieu jeudi 3 août, à midi (heure de Paris).

Les Bleues vont quitter leur camp de base isolé dans la zone commerciale d’une banlieue résidentielle, à trente minutes du centre de Sydney. C’est dans cet environnement, qui avait été qualifié de fonctionnel, à défaut d’être charmant ou luxueux, qu’elles ont vécu quasiment en permanence depuis leur arrivée en Australie, le 9 juillet.

Le lieu avait été choisi par l’ancienne sélectionneuse, Corinne Diacre, une adepte de la confidentialité, certainement séduite par la possibilité de privatiser entièrement l’hôtel, mais qui n’avait pas particulièrement plu à son successeur, Hervé Renard. Nommé à la fin de mars, ce dernier a fait contre mauvaise fortune bon cœur, car « il n’était plus possible de changer » de camp de base.

« Le groupe vit très bien »

A Brisbane, avant leur succès crucial du 29 juillet, face au Brésil (2-1), les joueuses françaises ont expérimenté pendant quarante-huit heures ce qu’elles vont vivre avec le début de la phase à élimination directe. L’occasion pour elles, le matin de la rencontre, de se promener sur les rives aménagées du quartier animé de South Bank.

« On est tout le temps en mouvement, ça fait vraiment du bien, raconte Amel Majri. Le fait de bouger, ça fatigue un peu, mais ça montre qu’on est encore plus dans la compétition, prêtes à ne pas défaire nos valises et aller le plus loin possible. »

A Brisbane, les Bleues ont aussi goûté pour la première fois, lors de leur match contre les Brésiliennes, à une véritable ambiance de Coupe du monde, la communauté sud-américaine – plus chauvine que réellement hostile – ayant copieusement garni les tribunes du stade de Brisbane. Dans sa causerie d’avant-match, qui a fait le miel des réseaux sociaux, le sélectionneur Hervé Renard a déclaré à ses troupes que « l’ambiance, elle est pour tout le monde, peu importe qu’il y ait 500 Français contre 15 000 Brésiliens ».

𝙇𝙖 𝙘𝙖𝙪𝙨𝙚𝙧𝙞𝙚 du sélectionneur @Herve_Renard_HR avant 🇫🇷🇧🇷 📣

Vivez les coulisses du match > https://t.co/zoiiGJukaY pic.twitter.com/OZd9A6IAE0 — Equipe de France Féminine (@equipedefranceF) July 30, 2023

Après leur faux départ contre la Jamaïque (0-0), les Bleues se sont accordé quelques moments de détente, une liberté qui semble s’être aussi retranscrite sur le terrain face aux Brésiliennes. Jean-Michel Aulas, homme fort du football féminin et membre du comité exécutif (comex) de la FFF, a salué le nouvel état d’esprit affiché par les Françaises. « Le groupe vit très bien. Il y a une relation entre les filles qui est assez exceptionnelle. Il y a une complicité entre elles, mais aussi avec le staff, a-t-il confié à l’Agence France-Presse, avec sa propension habituelle à l’exagération. Je vois des choses dans la préparation que je n’avais pas vues avant. C’est bluffant. »

Le Lyonnais était le premier à discuter et à plaisanter avec Wendie Renard lorsque, incertaine, celle-ci s’est contentée de pédaler sur un vélo d’appartement en bord de pelouse, mardi 25 juillet.

Si ce Mondial 2023 est pour l’instant une réussite en matière de spectacle, de climat – grâce à la douceur de l’hiver austral –, d’affluence dans les stades et d’audience télé (malgré le décalage horaire avec l’Europe), l’événement n’est pas encore aussi visible et prégnant dans les rues australiennes, en dehors des rencontres en elles-mêmes, que son équivalent masculin.

Du côté de la Fédération française de football (FFF), on ne fait pour la première fois aucune différence entre les deux Coupes du monde puisque son président, Philippe Diallo, a prévu d’être présent auprès des joueuses pendant tout leur parcours. Il est épaulé en permanence par un membre du comex. Il est prévu que Jean-Michel Aulas soit bientôt relayé par Aline Riera, autre membre importante de la commission du haut niveau. Mais le président a prévenu son monde : il espère revenir pour les demi-finales, et plus si affinités.

Source: Le Monde