Les restrictions sur l'eau potable autour de Riom font grincer des dents
Comme à chaque fois que le sujet arrive sur le devant de l’actualité, des regards accusateurs se tournent vers l’usine de la Société des eaux de Volvic (SEV), filiale du groupe Danone, dont les bouteilles alimentent la France et plusieurs pays d’Europe.
Des restrictions de consommation d'eau dans 31 communes du Puy-de-Dôme
Sylvie de Larouzière, présidente de l’association Preva (Préservation environnement volcans d’Auvergne), notamment, se dit « en colère ». « C’est inquiétant que le captage du Goulet donne des signes de faiblesse. Et il n’y a aucune raison pour que ça s’améliore dans les années à venir », regrette-t-elle. Et de mettre en cause la SEV qu’elle accuse de « vider la baignoire » que représente l’impluvium de Volvic. « Est-ce qu’on doit accepter l’exportation de 2,3 milliards de litres d’eau dans la France entière et l’étranger alors que ceux qui vivent à côté n’ont plus d’eau », interroge-t-elle.
Principe de précaution
Ce son de cloche est assez proche de celui qui résonne au sein des associations regroupées sous la bannière Eau Bien Commun 63.
« Encore une fois, le préfet impose des contraintes au public et n’impose pas grand-chose aux industriels qui prélèvent une eau autre que potable. Je voudrais que le principe de précaution s’applique, que les contraintes pèsent sur tout le monde pour une question de justice et pour faire en sorte qu’il y ait de la ressource pour tout le monde. » Bernard Anglaret, (Membre de Puy-de-Dôme Nature Environnement)
La Société des eaux de Volvic, de son côté, souhaite faire preuve de solidarité, même si elle n’est pas concernée par ces restrictions portant sur l’eau potable et non sur les eaux minérales. Pour l’heure, la Société ne constate aucune baisse de débits sur ses forages. Mais à la demande du préfet du Puy-de-Dôme, l’entreprise va abaisser de 5 % ses autorisations de prélèvement pendant la durée de validité de l’arrêté préfectoral. Cette mesure aura-t-elle vraiment un impact sur la production?? « Cela nous impose de contraindre notre planning de production en avance. Et s’il y a des hausses de demandes dans les mois à venir, on peut être amenés à ne pas pouvoir y répondre », assure Emmanuel Gerardin, directeur de la Société des eaux de Volvic.
Jean-Baptiste Ledys
Source: La Montagne