Et si Stellantis avait trouvé la vraie alternative à la voiture électrique ?

August 02, 2023
434 views

Stellantis vient de présenter un nouveau groupe motopropulseur « Bio-Hybrid » avec des systèmes micro-hybrides, full hybrides et PHEV dont les motorisations thermiques sont compatibles avec du carburant de synthèse.

La course à l’électrification concerne pratiquement tous les constructeurs et tous les marchés, avec des règles plus ou moins strictes et définies. Alors qu’en Europe, l’année 2035 marquera un tournant avec l’arrêt des ventes de voitures neuves thermiques (hybrides compris), les carburants de synthèses sont venus (légèrement) rebattre les cartes en Europe.

Pour d’autres marchés, où la voiture électrique n’est encore qu’une vaste utopie, les biocarburants pourraient être une alternative crédible, même si, à l’heure où nous écrivons ces lignes, nous n’en sommes qu’aux balbutiements, surtout que le prix du litre est actuellement assez indigeste du fait de sa rareté. L’objectif, à terme, selon plusieurs industriels, serait de proposer un litre de carburant de synthèse autour de deux euros.

Parce que l’Europe n’est pas le centre du monde, ça bouge aussi sur d’autres marchés, mais à des degrés différents. Au Brésil par exemple, la stratégie piao Rota 2030 lancée par le gouvernement brésilien vise à stimuler les investissements concernant les mobilités annoncées comme plus « propres ».

Stellantis, leader sur le marché sud-américain, compte apporter sa pierre à l’édifice avec une nouvelle génération de moteurs électrifiés appelés « Bio-Hybrid ».

Les moteurs « Bio-Hybrid » de Stellantis, qu’est-ce que c’est ?

À la base, nous retrouvons la technologie Flex, qui permet aux moteurs thermiques classiques d’être également alimentés par des biocarburants. Stellantis a ensuite ajouté des moteurs électriques et des batteries de puissance et de capacité différentes, créant ainsi des groupes motopropulseurs micro-hybrides, full hybrid et PHEV.

L’offre commence par la Bio-Hybrid de base, qui n’est rien d’autre qu’un moteur micro-hybride avec un petit générateur de 4 ch qui fait également office d’alternateur, alimentant une batterie de moins de 1 kWh. Le système fournit du couple supplémentaire à la voiture lorsqu’elle est à bas régime, réduisant ainsi la consommation de carburant et les émissions. Il devrait être adopté par les modèles d’entrée de gamme comme la Fiat Argo.

Comme le démontre régulièrement le Labo du magazine Auto Plus, ces systèmes micro-hybrides n’apportent pas de réels gains en termes de consommations dans la vie réelle. Sur certains modèles, ça ne suffit même pas à gagner 0,1 l/100 km selon les mesures du Labo Auto Plus.

Ensuite, nous retrouvons le système Bio-Hybrid e-DCT, c’est-à-dire un hybride classique avec un moteur électrique de 22 ch permettant à la voiture d’évoluer sur quelques kilomètres en 100 % électrique, le tout alimenté par une petite batterie de 1 kWh. Ce moteur devrait équiper les Fiat Pulse et autres Peugeot 2008.

En guise de « porte-étendard », il y aura le groupe motopropulseur hybride rechargeable avec un moteur électrique de 60 ch et une batterie d’une capacité de 12 kWh. Il s’agit du même système qui équipe déjà des modèles que nous connaissons déjà, comme le Jeep Compass 4xe, adapté toutefois à des moteurs thermiques fonctionnant à l’éthanol.

Márcio Tonani, le vice-président du développement des produits chez Stellantis, a expliqué que la gamme Bio-Hybrid fonctionnera avec les moteurs Firefly 1,0 litre et 1,3 litre, à la fois turbo et à atmosphérique. Les premiers modèles arriveront en 2024.

Peu de chance qu’ils arrivent en Europe

Même si l’industrie automobile s’oriente vers le 100 % électrique, cette alternative pourrait être intéressante sur plusieurs marchés où les infrastructures électriques ne suivent pas.

Toujours est-il qu’en Europe, il y a peu de chance pour que ces groupes motopropulseurs voient le jour, tout simplement parce qu’ils seront interdits à la vente d’ici quelques années. Et avant que le prix du carburant de synthèse n’atteigne les deux euros du litre comme évoqué plus haut, il y a encore du chemin à faire.

Pendant ce temps, les voitures électriques auront encore gagné des parts de marché, les infrastructures seront de plus en plus nombreuses, et les voitures thermiques et hybrides disparaîtront progressivement des gammes des constructeurs en Europe.

À lire aussi :

• Fiat surpasse Peugeot au sein de Stellantis

• Quel avenir pour Opel au sein du groupe Stellantis ?

• Peugeot 208 : à combien de kilomètres faut-il la vendre ?

Source: Auto Plus